Le mouvement jihadiste Al-Mourabitoune de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, visé par une frappe française en Libye et probablement mort selon un responsable américain, a rallié Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en 2015. Le groupe a mené de nombreuses attaques sanglantes et spectaculaires dans la région du Sahel, dont la dernière au Burkina Faso.
Terrorisme: le double-jeu d'Alger qui intrigue Français et Maliens
Mokhtar Belmokhtar, un des chefs jihadistes les plus redoutés du Sahel, militait pour une grande coalition avec les jihadistes du Niger, du Tchad et de la Libye. Donné plusieurs fois pour mort, son décès avait été démenti à chaque fois.
Multinationale djihadiste
Al-Mourabitoune est né en août 2013 de la fusion du groupe des "Signataires par le sang", unité combattante créée moins d'un an plus tôt par Belmokhtar, et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Belmokhtar, lui-même ex-chef d'Aqmi, est le cerveau d'une massive et meurtrière prise d'otages sur le complexe gazier algérien d'In Amenas (40 morts, janvier 2013).
Implanté en particulier dans la région de Gao, dans le nord du Mali, le Mujao a fait partie des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé cette partie du pays entre le printemps 2012 et début 2013, avant d'être en grande partie chassés par l'opération militaire Serval, lancée à l'initiative de la France.
Bel Mokhtar rejoint AQMI
En mai 2015, Belmokhtar réaffirme la loyauté de son groupe à Al-Qaïda et dément l'allégeance à l'organisation de l'Etat islamique (EI) proclamée par un autre dirigeant d'Al-Mourabitoune. Le 4 décembre 2015, le chef d'Aqmi, l'Algérien Abdelmalek Droukdel, annonce le ralliement d'Al-Mourabitoune à Aqmi "pour faire alliance contre la France croisée". Il revendique conjointement la prise d'otages en novembre à l'hôtel Radisson Blu de Bamako au Mali (20 morts dont 14 étrangers).
Le 15 janvier 2016, trente personnes, majoritairement des Occidentaux, sont tuées lors d'un raid jihadiste contre un hôtel et un restaurant, fréquentés principalement par des Occidentaux à Ouagadougou. L'attaque est revendiquée par Aqmi, qui l'attribue au groupe Al-Mourabitoune.
L'étape libyenne
En juillet 2016, un rapport confidentiel du secrétaire général de l'ONU au Conseil de sécurité affirme que Mokhtar Belmokhtar voyage très facilement en Libye et que le chef d'Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, a une base dans le sud du pays. De son côté, une source militaire française indique à propos de Belmokhtar: "On a des éléments laissant penser qu'il est toujours en Libye".
Le 28 novembre, un responsable américain affirme que Belmokhtar a été visé en novembre par une frappe aérienne française en Libye, et est problement mort. La frappe a eu lieu avec le soutien du renseignement américain.