Pour oser la honteuse déclaration qu’il dit assumer, le conseiller de Bouteflika, Farouk Ksentini doit vraiment avoir de graves problèmes avec les Africains, même s'il se défend d'être raciste.
Tout est parti de la raffle du jeudi 2 décembre dernier, à deux jours du Forum africain d'investissements et d'affaires organisé par Alger le week-end dernier. Entre 1500 et 2000 pauvres migrants ont été concentrés dans un camp à Alger, passant la nuit dehors dans le froid hivernal, sans nourriture et privés de leurs droits les plus élémentaires, après la raffle du jeudi 2 décembre dernier.
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A chacun de se faire une opinion, mais une chose est sûre, au vu des propos qu’il a tenus, on peut affirmer sans risque de se tromper que Farouk Ksentini est un sénile. Surtout que l’homme est affublé du titre de président de la Commission nationale consultative pour la protection des droits de l’homme.
Que penser d’autre quand cet avocat de profession, censé défendre les droits des Africains victimes de l’abjecte opération policière du jeudi dernier, déclare : «nous (NDLR : les Algériens) sommes exposés au risque de la propagation du Sida ainsi que d’autres maladies sexuellement transmissibles à cause de la présence de ces migrants» ?
Après ses propos dans le quotidien arabophone Essawt El Akher, au lieu de se dédouaner quand Tout sur l’Algérie lui en donne l’occasion, le vieil homme l’ouvre encore plus grande. "La présence des migrants et des réfugiés africains dans plusieurs régions du pays peut causer plusieurs problèmes aux Algériens", s’alarme-t-il. Et d’ajouter : "ces maladies sont considérées comme quelque chose d’habituelle et de normale par cette communauté". Comme si cela ne suffisait pas, il en rajoute : "j’ai dit la vérité, ces migrants ont été porteurs de beaucoup de maladies en Algérie".
Le fait que la commission qu’il dirige soit directement rattachée à la présidence de la République laisse penser qu’il veut peut-être se faire le porte-voix de Bouteflika.
Quoi qu'il en soit, maintenant, l’opinion est faite. L'Algérie ne sait pas comment concilier ses ambitions diplomatiques sur le continent et le racisme dont ses responsables font preuve. Sauf que la dernière chose à laquelle, on pouvait s'attendre c'est de voir un Farouk Ksentini, censé conseiller la Présidence algérienne sur les questions des droits de l'Homme, tenir des propos aussi irresponsables. La méprise est déconcertante.