Après les expulsions de décembre 2016 avec la plus grande chasse à l’homme noir qu’a connue l’Algérie, voilà que le gouvernement algérien décide à nouveau d’expulser, à partir d’aujourd’hui, les Subsahariens en situation irrégulière.
Ainsi, les sorties de Tebboune et autres responasables algériens promettant la régularisation des migrants subsahariens résidant sur le sol algérien tombent définitivement à l’eau après avoir été démenties via des déclarations scandaleuses d’Ahmed Ouyahya, ministre d’Etat et directeur de cabinet du président algérien Abdelaziz Bouteflika. Celui-ci avait souligné que «ces étrangers en séjour irrégulier amènent le crime, la drogue et plusieurs autres fléaux», avant d’ajouter: «on ne dit pas aux autorités, jetez ces migrants à la mer ou au-delà des déserts». Le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel avait renchéri en soulignant que le gouvernement algérien doit «prendre des mesures urgentes».
Lire aussi : Vidéo. Algérie. Immigration: Ouyahia accuse les africains d'être la source «de crimes, de drogue…»
En tout cas, le message qui vient d’”en haut”, Ouyahyia étant considéré comme l’homme le plus proche de Bouteflika, a été appliqué à la lettre. En effet, depuis quelques jours, et en prélude à cette campagne d’expulsions massives, les autorités algériennes avaient commencé par démanteler les camps de fortune installés par les subsahariens, notamment au niveau du pont de Baba-Ali. La chasse à l’homme noir s’est poursuivie dans les lieux de regroupement des subsahariens. Ceux qui étaient tombés dans les mailles des sécuritaires algériens ont été regroupés dans un centre de transit à Réghaïa, dans la banlieue algérienne. Les premières expulsions concernent les Nigériens. Ensuite, ce sera le tour des Maliens et les autres suivront.
Lire aussi : Chasse aux noirs: voulant se justifier, Alger accuse les Subsahariens d'espionnage au profit d'Israël
Et c’est de manière officielle et solennelle que le ministère des Affaires étrangères l’a annoncé. «Dans un objectif de mieux faire face au phénomène de l’immigration irrégulière et lutter contre les réseaux de la traite des personnes, les autorités algériennes ont décidé, en étroite collaboration avec leurs homologues nigériennes, de la reprise, à compter du 1er août 2017, des opérations de rapatriement des ressortissants nigériens en situation irrégulière en Algérie», a souligné Benali Cherif, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, dans une déclaration à l’APS.
Et comble du ridicule, le responsable algérien souligne que ces opérations d’expulsion «s’intègrent dans le cadre d’une série de mesures prises par le gouvernement algérien en vue de renforcer la coopération avec les pays de l’Afrique subsaharienne, notamment le Niger et la Mali, à l’effet de juguler les flux migratoires irréguliers auxquels notre pays se trouve confronté».
Selon certains médias algériens, le gouvernement annonce consacrer 40 milliards de dinars, soit plus de 330 millions d’euros, à cette opération.