Algérie: deux migrants subsahariens sautent du 6ème étage pour échapper à la rafle

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Le 09/10/2017 à 11h05, mis à jour le 09/10/2017 à 11h19

Deux migrants d'origine subsaharienne ont sauté du 6ème étage hier pour échapper à des gendarmes venus les interpellés sur le chantier d'une construction immobilière à Alger. L'Algérie n'a toujours pas donné d'explication sur les raisons de cette vague répressive et d'expulsions des Africains.

On est samedi matin dans la banlieue ouest d'Alger, un quartier où plusieurs chantiers de bâtiments se suivent et où la main-d'oeuvre est essentiellement constituée d'expatriés d'origine subsaharienne. C'est là qu'à choisi de venir la gendarmerie pour interpeller le maximum de migrants en une demi-journée, sans doute pour satisfaire le quotas quotidien qui leur est demandé par la hiérarchie depuis que la rafle a commencé, il y a cinq jours. 

Pour échapper aux hommes en tenue, deux expatriés subsahariens ont sauté du 6ème étage de l'immeuble en chantier où ils travaillaient, selon Radio France Internationale (RFI) qui a donné l'information dans l'édition de son journal Afrique matin du lundi 9 octobre. Malgré la hauteur de près de 18m, ils s'en sont bien sortis avec uniquement des fractures aux jambes. Les deux malheureux sont actuellements soignés à l'hôpital d'Alger. 

Ces rafles qui ont débuté mardi dernier sont menées aussi bien par des gendarmes et policiers en tenue que par des hommes en civils, ce qui a créé une véritable psyschose au sein de la population de Subsahariens, toujours selon RFI. Dans les quartiers où ils ont l'habitude de résider, les ouvriers d'origine malienne, nigérienne, ivoirienne ou camerounaise ont peur de mettre un pied dehors. Du coup, ils ne peuvent plus s'approvisionner correctement en denrées de première nécessité, de peur d'être arrêtés.

La semaine dernière, des témoins, toujours selon la radio française, des témoins ont aperçu un long convoi d'autocars se dirigeant vers le sud du pays, probablement à Tamanrasset, ville la plus proche de la frontière nigérienne. L'objectif ultime de ces rafles est d'expulser le maximum de migrants vers l'unique pays qui accepte de les recevoir. 

Un syndicat d'expatriés africains vivants en Algérie aurait adressé un courrier aux autorités pour leur demander de mettre fin à cette opération, mais pour l'heure, ils n'ont pas obtenu de réponse.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 09/10/2017 à 11h05, mis à jour le 09/10/2017 à 11h19