Vidéo. Migrants: Alger remet le couvert avec rafles et camps aux conditions inhumaines

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Le 06/10/2017 à 07h38, mis à jour le 06/10/2017 à 09h39

VidéoAvec son implacable logique de xénophobie d'Etat, l'Algérie a renoué avec les rafles et les camps. Les rafles sont identiques à celles de l'année dernière, qu'un syndicat avait qualifiées "de plus grande chasse à l'homme noir" depuis l'indépendance. Les migrants dénoncent un traitement inhumain.

"Nous sommes presque morts... Trois jours sans manger et à dormir à même le sol". Voilà le traitement inique que dénoncent dans une vidéo des migrants qui n'ont pas réussi à échapper à la rafle que mène actuellement Alger et qui ont été regroupés dans un camp de concentration à Zeralda dans la banlieue de la capitale algérienne.

Une voix off décrit les conditions de leur détention en attendant d'être expédiés dans le désert du Sahara avant leur expulsion vers les pays limitrophes, notamment le Niger. 

La vidéo montre des personnes inertes, peut-être encore en vie, mais certainement épuisées au point de pouvoir bouger. "Les Algériens veulent notre mort. Ils nous tuent et voilà les morts au sol", dénonce la même voix off avant de lancer un appel à l'Organisation des Nations-Unies pour qu'elle leur vienne en aide. 

Alger n'a jamais caché sa position par rapport à la question migratoire. Au plus haut sommet de l'Etat, c'est toute honte bue, que ministres et conseillers du président Bouteflika déversent à longueur d'année des torrents d'insultes sur les Subsahariens. Il y a tout juste une semaine, l'Algérie avait interdit aux migrants d'emprunter les autocars, bus et taxis. Le souvenir du meurtre de 18 Subsahariens dans un camp d'Ouargla en novembre 2015 est encore vivace, tout comme le pugilat des Algériens contre les migrants à Béchar en mars 2016, lequel a été légitimé par un discours raciste au sommet de l'Etat. 

Il est urgent que l'Union africaine se saisisse de ce dossier des dérives d'Alger vis-à-vis des personnes étrangères en situation de précarité et de vulnérabilité sur son sol. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 06/10/2017 à 07h38, mis à jour le 06/10/2017 à 09h39