Des bousculades comme on en voit rarement ont eu lieu devant l'Institut français d'Alger dimanche dernier. Évanouissements, malaises et forces de l'ordre débordées, les images font le tour du web. Il s'en est fallu de peu pour qu'il y ait des morts, selon la presse et les réseaux sociaux algériens. La raison de cette quasi-émeute? Le trop grand nombre de candidats inscrits au Test de connaissance du français (TCF).
"Ces images rappellent tristement celles des réfugiés qui supplient les gardes-frontières européens pour qu'ils les autorisent à fouler la Terre promise", se désole le site Algérie Part. En réalité, l'image à laquelle renvoie ce charivari dépasse la simple allégorie des réfugiés venant de pays en guerre. Alors que l'Algérie fête sa 55ème année d'indépendance, la jeunese est prête à mourir pour décrocher un test sans lequel il est impossible d'obtenir une préinscription dans les établssements d'enseignement français.
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Visiblement, les jeunes Algériens savent leur avenir hypothéqué dans leur pays. Voilà pourquoi cette année, ils seront 30.000 à vouloir décrocher le fameux sésame. Le chiffre est fourni par la direction de l'Institut français d'Alger (IFA), qui explique qu'en 2016, 20.332 étudiants avaient passé le TCF.
Et le phénomène ne fait que s'amplifier. L'IFA avait bien tenté d'anticiper mais il s'est trouvé dépassé. En effet, il avait envisagé une solution de pré-inscription au test via un site internet. "Or ce système s'est retrouvé rapidement saturé car le nombre de jeunes Algériens souhaitant étudier en France est en constante augmentation", explique le journal en ligne. “Le site internet de prise de rendez-vous a enregistré certains jours plus de 700.000 connexions simultanées, bloquant ainsi la plateforme”, a indiqué l'institut.
Même une attaque massive de hackers n'aurait pas fait pire. À ce rythme, ceux qui n'auront pas réussi à décrocher un visa songeront bientôt à demander un statut de réfugié en Europe, comme les Syriens ou les Somaliens.