La crise économique et les politiques d'austérité et de restrictions budgétaires adoptées par les autorités algériennes pour y faire face ont aggravé le niveau du chômage, notamment celui des jeunes. C'est particulièrement le cas dans le secteur du BTP avec le programme de construction de logements qui connaît des difficultés et l'arrêt de nombreux projets d'infrastructures à cause de la crise financière.
Ainsi, et comparativement à l’année dernière, le taux de chômage a fortement progressé passant de 10,5% en septembre 2016 à 12,3% en avril dernier, soit une hausse de 1,8 point. Cette hausse en un laps de temps aussi court fait craindre une forte augmentation du chômage au terme de l’année en cours.
Ainsi, pas moins de 1,5 million de personnes actives qui sont sans emploi sur une population active de 12,12 millions d’habitants, selon les dernières données de l’Office national des statistiques.
Seulement, cette moyenne cache des divergences énormes selon les différentes catégories de population. Ainsi, au niveau de la tranche d’âge comprise entre 16 et 24 ans, le taux de chômage est estimé à 29,7%. Ceci atteste d’une véritable panne de l’économie algérienne qui ne crée plus d’emplois pour les jeunes, notamment pour les nouveaux diplômés des universités et des centres de formation professionnelle.
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Au-delà des chiffres officiels, beaucoup d’observateurs avertis estiment que le taux de chômage en Algérie est beaucoup plus important que les données avancées par le pouvoir.
Autre signe révélateur de la panne de l’économie, plus de 62% des demandeurs d’emploi sont des chômeurs de longue durée. De même, le chômage touche-t-il aussi bien les personnes sans qualification dont le taux de chômage est passé de 7,7% à 10,1% durant la période septembre 2016 à avril 2017 que les diplômés de la formation professionnelle pour lesquels le nombre de chômeurs a progressé de 13% à 14,8%.
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Le seul segment qui affiche une certaine stagnation est celui des diplômés de l'enseignement supérieur dont le taux de chômage est passé de 17,7% à 17,6% sur la période. Les diplômés sortants des universités et des formations professionnelles représentent tout de même 47,8% des chômeurs recensés.
La situation ne devrait pas évoluer favorablement dans les mois qui viennent. La conjoncture reste difficile, notamment pour les secteurs moteurs comme le BTP, grand pourvoyeur de main d’œuvre, mais grippé par les politiques d’austérité du gouvernement et qui enregistre d’ailleurs le plus fort taux d'emplois perdus.