En août dernier, submergées par des milliers de demandes d'Algériens voulant quitter le pays, les ambassades de France et d'Espagne avaient volontairement restreint le nombre de visas octroyés, tout en allongeant la durée du processus. Le ministère algérien des Affaires étrangères l'avait très mal pris, en menaçant, selon la presse, de ne plus accorder de visas aux ressortissants des pays de l'Union européenne.
Visiblement, les ambassades européennes, qui avaient un peu levé le pied face aux restrictions, sont de nouveau submergées par les demandes. L'Espagne, quant à elle, a décidé de sévir à nouveau. Mais pour éviter tout couac diplomatique, la restriction passera par la société BLS International, chargée de traiter les demandes de rendez-vous pour les visas. Et de toutes manières, avec les chiffres que possède cette entité, Abdelkader Messahel, le ministre algérien des Affaires étrangères, se gardera bien de mimer une fausse colère.
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Sur la page d'accueil du site internet de BLS International, un message d'information s'affiche en anglais: "En raison d'un nombre trop important de demandes de rendez-vous pour les visas, les opérations de pré-paiement auprès de la banque ont été suspendues jusqu'à nouvel ordre. La reprise des pré-paiements sera annoncée dès que les demandes en cours seront définitivement traitées". Or, ces pré-paiements sont une condition sine qua non pour s'inscrire sur la longue liste des demandeurs de visas.
Il convient de rappeler qu'il y a une dizaine de jours, lors des inscriptions pour le Test de connaissance en français (TEF) à l'Institut français d'Alger (IFA), des milliers de jeunes voulant se rendre en France s'étaient bousculés jusqu'à l'étouffement. Sur les réseaux sociaux et dans la presse, certains n'avaient pas hésité à comparer ces scènes avec celles des réfugiés syriens frappant aux portes de l'Europe. La plateforme de prise de rendez-vous pour le TEF, assaillie par 700.000 connexions simultanées, s'était d'ailleurs bloquée.
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Depuis la chute des cours du pétrole et la crise que traverse l'Algérie, la jeunesse sans perspective ne semble plus avoir d'autre issue que de se rendre en Europe coûte que coûte. Il y a quelques jours, la présence d'un bébé dans une "patera" remplie d'émigrants algériens a ému l'opinion publique.