A l'aube du 16 janvier 2013, des islamistes fortement armés attaquent un bus d'expatriés du site gazier, situé à Tiguentourine, à 40 km de la localité d'In Amenas, près de la frontière libyenne (sud-est). L'usine, située en plein désert, est exploitée par la compagnie pétrolière publique Sonatrach, le britannique BP et le norvégien Statoil.
Les islamistes prennent en otage plusieurs centaines d'Algériens et d'étrangers. Un Britannique et un Algérien sont tués. Des otages algériens sont peu après libérés par petits groupes.
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L'attaque survient au sixième jour de l'intervention militaire française contre les islamistes au Mali. Un groupe islamiste armé, les "Signataires par le sang", revendique la prise d'otages, réclamant notamment "l'arrêt de l'agression" au Mali. Ce groupe a été fondé par l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, ancien membre destitué d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Le lendemain, un porte-parole des ravisseurs demande le retrait de l'armée algérienne, qui encercle le site, "pour permettre de lancer des négociations". Des Algériens et 15 étrangers, parmi lesquels l'infirmière française Murielle Ravey, réussissent à s'échapper.
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Dans l'après-midi, l'armée algérienne lance un premier assaut et prend le contrôle de la "base de vie" du complexe, où se trouvent la majorité des otages. Près d'une centaine d'étrangers sont libérés - sur les 132 séquestrés - ainsi que 573 employés algériens. Douze otages et 18 ravisseurs meurent pendant l'assaut.
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Le 18, le chef du groupe islamiste demande à la France de "négocier" la fin de la guerre au Mali et propose de libérer "les otages américains" contre des islamistes détenus aux Etats-Unis. "Les Etats-Unis ne négocient pas avec les terroristes", rétorque Washington.
En milieu de matinée du 19 janvier, les forces spéciales algériennes lancent l'assaut final. Le bilan parmi les otages est de 40 morts originaires de dix pays différents: dix Japonais, neuf Philippins, six Britanniques, cinq Norvégiens, trois Américains, deux Malaisiens, deux Roumains, un Français, un Colombien et un Algérien.
A l'étranger, on fait porter l'entière responsabilité du carnage aux "terroristes", laissant de côté les critiques exprimées dans un premier temps par certains sur les méthodes algériennes.
Des rescapés ont livré un récit effrayant, parlant d'otages transformés en bombes vivantes et en boucliers humains, le corps enveloppé d'explosifs, terrés pendant des heures pour tenter d'échapper au commando ou exécutés sommairement.