France. Hécatombe dans le milieu de la pègre algérienne: 8 meurtres en un mois

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Le 30/01/2018 à 17h41, mis à jour le 30/01/2018 à 17h52

Depuis 2010, près de 90 personnes proches de deux familles algériennes qui contrôlent un énorme trafic de drogue ont été tuées.

Dans le milieu de la pègre algérienne, les meurtres des proches de la mafia sont devenus une telle banalité que même les journaux français ne s'y intéressent plus. Depuis le début de l'hiver, soit en moins de cinq semaines, les Algériens de France meurent comme des mouchent, sans que cela n'émeuve ni les forces de l'ordre ni la communauté dont ils font partie. Au total, 8 personnes ont été tuées dans des conditions effroyables. Ces meurtres ont un intrigant point commun: les huit personnes sont toutes originaires de l'Est algérien, plus précisément de la région de Khenchela. 

Les corps sont souvent criblés de balles, ce qui porte la signature des milieux mafias. L'une des victimes a été égorgée dans son propre appartement parisien et son corps laissé nu, baignant dans son sang.

La dernière est un jeune homme de 26 ans qui était allé en France pour des études. Ses meurtriers l'ont criblé de balle à Marseille le 24 janvier dernier, avant d'asperger son corps d'essence. Mounir Akrous, c'est son nom, est bien sûr originaire de Khenchela et ses parents vivent à Béjaïa, situé à 255 km à l'est d'Alger. 

Deux autres personnes ont été tuées, l'une dans un salon de coiffure et l'autre dans un café. A chaque fois, les auteurs vident leurs chargeurs sur leurs cibles, comme pour s'assurer que le contrat est bien exécuté.

En novembre, une chanteuse algérienne avait également été tuée à Paris dans des conditions similaires et son corps a été démembré puis jeté dans le bois de Boulogne. 

Rien ne différencie le modus operandi de ces crimes à celui de la Camorra napolitaine ou de la Cosa Nostra, la mafia sicilienne, sauf qu'ici, on est à quelques encablures de la Canebière, dans les quartiers de l'est marseillais. Ici, dans la cité phocéenne, deux familles mafieuses algériennes, les Mir et les Ramdania, se disputent le vaste marché de la drogue, estimé à 50.000 euros par jour, soit l'équivalent de 18 millions d'euros par an. On est presque dans un film, sauf que pour les victimes, la réalité dépasse la fiction. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 30/01/2018 à 17h41, mis à jour le 30/01/2018 à 17h52