Algérie: 27.000 migrants subsahariens expulsés en 3 ans

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Le 23/03/2018 à 15h03, mis à jour le 23/03/2018 à 15h12

Le ministre algérien de l’Intérieur et des collectivités locales vient de faire le bilan des expulsions des migrants durant ces 3 dernières années. Le nombre des expulsés devrait connaître une nouvelle hausse cette année.

Le ministre algérien de l’Intérieur et des collectivités locales vient de dresser le bilan des expulsions des Subsahariens d’Algérie. Selon Nourreddine Bedaoui, l’Algérie a expulsé au cours des 3 dernières années 27.000 migrants subsahariens vers leurs pays d’origine «dans le cadre du strict respect des droits de l’Homme».

Pourtant, les conditions d’expulsion des migrants sont décriées par les ONG des droits humains. Il faut souligner que tous ces migrants sont déportés via Tamanrasset, dans le grand Sud algérien, à la frontière avec le Niger, où, déjà affaiblis par les conditions de rétention dans les camps de transit, ils sont obligés de traverser le désert. Nombre d’entre eux meurent en cours de route.

Du coup, les organisations des droits humains sont de plus en plus alarmées par ces opérations jugées inhumaines et ne respectant aucunement le droit de protection des migrants. Ainsi, dans son dernier rapport, l’ONG Human rights watch a accusé les autorités algériennes de faire fi des conditions de dignité et d’humanité lors des opérations d’expulsion des migrants subsahariens. 

Ce bilan triomphal du ministre algérien de l’Intérieur et des collectivités locales va certainement s’alourdir avec la recrudescence des expulsions depuis le début de l’année en cours. Ainsi, des milliers de migrants subsahariens sont-ils regroupés dans le camp de Zéralda, dans la banlieue ouest d’Alger et dans d’autres camps à l’intérieur du pays en attendant leur expulsion via le désert algérien.

Par ailleurs, il faut souligner que ces migrants ne sont pas renvoyés vers leur pays d’origine, contrairement à ce qu’affirment les autorités algériennes, mais vers le Niger dont les autorités ont fini par manifester leur mécontentement vis-à-vis des autorités algériennes pour non-respect de l’accord entre les deux pays qui n’autorise que les expulsions de Nigériens via la frontière entre les deux pays.

Par Karim Zeidane
Le 23/03/2018 à 15h03, mis à jour le 23/03/2018 à 15h12