A l'approche de l'élection présidentielle, c'est toujours le même scénario qui se reproduit, avec l'apparition des revendications des différentes corporations du pays. C’est aujourd'hui au tour des imams algériens de se manifester, alors que leur syndicat vient d'apporter un soutien à un 5e mandat pour le président Bouteflika.
Les revendications des religieux, déposées au ministère des Affaires religieuses et des waqf sont nombreuses. Les imams demandent, entre autres, une revalorisation salariale, un logement de fonction, un véhicule de service et une sécurité accrue.
Selon le Secrétaire général du syndicat des imams, Djelloul Hajdimi, il s’agit de «revendications plus larges et plus globales, directement liées au cadre de travail de l’imam et aux moyens matériels mobilisés pour lui permettre de réussir sa mission».
Concernant le salaire, un imam algérien perçoit un salaire moyen de 40.000 dinars algériens (près de 296 euros), auquel s’ajoutent des primes pouvant représenter jusqu’à hauteur de 60% du salaire.
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Seulement, pour cette revendication, le gouvernement ne compte pas répondre favorablement aux demandes des imams. En effet, après avoir reçu des promesses de réponses positives à leurs revendications salariales, le syndicat des imams s’est dit étonné de la fermeté du ministre des Affaires religieuses et des waqf, qui s’est finalement catégoriquement opposé à cette augmentation.
Cette décision est justifiée par le fait que le gouvernement, qui traverse une situation financière difficile et qui risque de se corser davantage avec la décrue des cours du baril de pétrole, ne souhaite pas un effet boule de neige qu’induirait une telle augmentation de salaires au profit de cette corporation.
Mais face au rejet de leur principale revendication, les imams ne comptent pas en rester là. Ils menacent de recourir à des sit-in, à la grève et même à des actions de rue.