Algérie: colère après la multiplication des fermetures de lieux de culte chrétiens

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Le 17/10/2019 à 14h19, mis à jour le 17/10/2019 à 14h28

L’Église protestante d’Algérie dénonce, dans un communiqué rendu public hier, mercredi 16 octobre, la fermeture de temples dans plusieurs villes du pays. Les dernières en date remontent au mardi 15 octobre dernier, menaçant ainsi la liberté de culte dans le pays.

Les autorités algériennes viennent de procéder à de nouvelles fermetures de temples protestants.

Des scellés ont ainsi été apposés dans les temples protestants des villes de Makouda, de Tizi-Ouzou, d'Oran mais aussi de Bejaia, où ces lieux de cultes, affiliés à l'Eglise protestante d'Algérie, institution dûment agréée par les autorités depuis 1974, se trouvent tous désormais interdits aux fidèles.

L'Eglise protestante d’Algérie a promptement réagi, et dénonce, dans un communiqué rendu public hier, mercredi 16 octobre, la fermeture de ces temples. 

«Une fois encore, les chrétiens d’Algérie sont la cible de tracasseries officielles, aussi illégales qu’injustifiées. Sans décision de justice, les autorités ont procédé à la fermeture d’une douzaine d’églises» dénonce ce communiqué.

«Dernières en date, les églises de Makouda et de Tizi-Ouzou ont été scellées, mardi 15 octobre, par les forces de l’ordre, en usant de violences contre les fidèles qui étaient en prières. La liberté de culte, pourtant garantie par la Constitution, est violée dans les faits», précise ce document. 

Pour l’Église protestante d’Algérie, cette décision n'intervient pas par hasard et serait même liée aux évènements qui secouent le pays depuis le 22 février dernier.

Il s'agit là d'une décision qui «vise à susciter des troubles parmi la population, plus unie que jamais pour construire l’Algérie plurielle, l’Algérie de l’égale citoyenneté pour tous qui va consacrer les libertés, les droits de l’Homme et le respect mutuel de nos différences», explique le communiqué. 

Le document appelle, par ailleurs, les autorités à «annuler cette décision arbitraire, qui risque de porter atteinte à la cohésion nationale».

A la suite de cette décision, à Béjaïa, en Kabylie, une marche réunissant plusieurs milliers de personnes a été organisée pour dénoncer cette situation. 

Décidément, Ahmed Gaïd Salah, désormais unique homme fort de l'Algérie, semble prêt à tout pour conserver le pouvoir. Y compris en menaçant une liberté de culte existant dans les faits depuis près d'un demi-siècle dans le pays. 

Par Karim Ben Amar
Le 17/10/2019 à 14h19, mis à jour le 17/10/2019 à 14h28