Algérie: les chrétiens Kabyles dénoncent les fermetures d’églises et le harcèlement

DR

Le 25/10/2018 à 16h23, mis à jour le 25/10/2018 à 17h38

Les chrétiens d’Algérie subissent du harcèlement de la part des autorités qui multiplient les fermetures d’églises en Kabylie. Des fermetures fortement dénoncées par les chrétiens d’Algérie qui y voient une «atteinte à la liberté de culte».

Après les fidèles chrétiens de la Kabylie, c’est l’église protestante d’Algérie qui réagit officiellement en dénonçant les fermetures d’églises en Kabylie.

Selon le communiqué de l’église, qui dénonce la fermeture des lieux de culte à Béjaïa, elle est «victime d’une campagne d’acharnement par la fermeture de ses lieux de culte dans la Wilaya de Béjaïa et la menace d’en fermer d’autres à Tizi Ouzou, ainsi que par des procès intentés à l’encontre des chrétiens».

Cette sortie intervient après la fermeture de l’église «Ville de refuge» à Akbou sur la décision du nouveau Wali de Béjaïa. Les chrétiens d’Akbou estiment que la fermeture de leur église est abusive et ne repose sur aucun justificatif valable.

Selon l’église protestante, il s’agit du troisième lieu de culte fermé au niveau de la Wilaya depuis le début de l’année en cours, après la mise sous scellés de l’église d’Ait Melikèche en mai et celle du quartier «Colonel Amirouche» en juillet.

En réalité, il s’agit de la 7e église fermée par les autorités algériennes depuis novembre 2017. Après protestations, elles ont rouvert 3 d’entre elles.

Ces fermetures d’églises sont dénoncées par les chrétiens du fait qu’elles privent des fidèles de la célébration de leur culte, en vertu de l’article 42 de la Constitution algérienne garantit la liberté de culte.

Outre les fermetures d’églises, l’église dénonce aussi les intimidations à l’encontre des responsables de 4 églises de la wilaya de Tizi-Ouzou et les poursuites judiciaires à l’encontre de 5 autres chrétiens poursuivis par la justice pour «prosélytisme».

Pour les autorités algériennes, ces fermetures sont justifiées par le fait que ces églises ne répondent pas aux exigences de sécurité, à cause de l’absence d’issues de secours et d’extincteurs d’incendie. Des insuffisances que les responsables de l’église algérienne soulignent avoir pourtant résolu.

Il n’en demeure pas moins que suite aux inspections, des dizaines d’églises ont reçu des notifications de fermeture sans justification. En juillet dernier, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a demandé au gouvernement algérien à cesser d’harceler les chrétiens et à garantir la liberté religieuse à tous ces citoyens. 

Par Karim Zeidane
Le 25/10/2018 à 16h23, mis à jour le 25/10/2018 à 17h38