Abdelmadjid Tebboune, le président algérien, met tout sur le dos de ses compatriotes et parle de "comportements irresponsables" de leur part.
L'Algérie fait de nouveau face à une explosion des cas de Covid-19. Hier, dimanche 28 juin 2020, ce ne sont pas moins de 305 nouveaux cas de contamination qui ont été enregistrés, portant le nombre total des personnes testées positives au nouveau coronavirus à 13.273.
Lire aussi : Algérie. Covid-19: irrité par le dernier rapport de l'OMS sur la pandémie, le régime verse sa bile sur l’institution
En l'espace d'une semaine, l'Algérie a enregistré plus de 1.500 nouveaux cas avérés, soit une hausse hebdomadaire de 12,76%, ce qui montre une accélération du rythme de progression de la maladie. Cette évolution de plus en plus inquiétante s'explique par le déconfinement progressif qui s'applique depuis le 14 juin.
En effet, depuis cette date, le nombre de nouveaux cas quotidiens est en constante progression, au point que la courbe d'évolution est redevenue hyperbolique. Ainsi, de 112 cas détectés le 15 juin, on est passé à 149 une semaine plus tard, et à 305 nouveaux cas, à peine 6 jours après. Ce rythme n'a absolument rien de rassurant.
Il est d'autant inquiétant que le pays n'a pas jusqu'à présent réussi à freiner la mortalité. Depuis avril dernier, entre 5 et 9 personnes décèdent chaque jour.
Lire aussi : Algérie: le gouvernement prolonge le confinement partiel face à une pandémie persistante
Ainsi, depuis le début de la pandémie le nombre de victimes recensées officiellement est de 897, ce qui fait de l'Algérie le troisième pays le plus touché du continent, derrière l'Egypte avec ses 2.789 décès et l'Afrique du Sud qui en compte 2.456.
Le cas algérien pose d'autant plus de questions que le pays a choisi de diagnostiquer le moins possible. Ce n'est que tout récemment que le gouvernement a choisi de réaliser 2.500 tests par jour. Une décision qui se reflète sur les chiffres officiels de contaminations, montrant que durant les trois premiers mois, le nombre de cas a été largement sous-estimé.
Le président Abdelmadjid Tebboune tape du poing sur la table en rejetant la faute sur les citoyens algériens, pour mieux dédouaner l'Etat de cet état de fait. Hier, il a demandé à son gouvernement de durcir les sanctions vis-à-vis des contrevenants aux règles sanitaires visant à limiter la propagation de l'épidémie. Selon le chef de l'Etat, certains "veulent faire croire que l'épidémie n'est qu'un mythe créé à des fins politiques".
Evidemment, l'allusion est claire. Elle cible les manifestations du Hirak qui avaient lieu chaque vendredi, entre février 2019 et mars 2020. Le fait est que depuis les premiers cas d'infection au nouveau coronavirus, l'arrêt de la contestation dans les rues s'avère bien salutaire pour le gouvernement.