L’Algérie est mécontente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et particulièrement de sa dernière sortie sur l’évolution de la pandémie du coronavirus en Afrique où l’Algérie a été citée. Dans ce rapport, l’OMS a mis l’accent sur une accélération des nouveaux cas d’infections au coronavirus en Algérie, l’Egypte, le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Soudan.
«Avant que nous ayons accès à un vaccin efficace, je crains que nous devions vivre avec une hausse constante dans la région, avec des foyers à gérer dans de nombreux pays, comme c’est le cas actuellement en Afrique du Sud, en Algérie et au Cameroun, qui nécessitent de très fortes mesures de santé publique», a averti jeudi dernier Di Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. En plus, souligne aussi l’organisation, plus de 70% des décès sont enregistrés dans seulement cinq pays : Afrique du Sud, Egypte, Algérie, Nigeria et Soudan.
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Du coup, la directrice de l’OMS invite les pays africains concernés, dont l’Algérie, qui sont considérés comme des zones à risque où le virus pourrit se propager davantage, à prendre des mesures sanitaires strictes.
Une sortie qui a irrité l’Algérie qui n’a pas apprécié d’être citée nommément à deux reprises dans le tableau noir des pays africains où la pandémie du coronavirus est en hausse et la létalité élevée.
Du coup, la réaction algérienne est venue d’en haut. En effet, c’est à la suite d’une réunion du Comité scientifique en charge du suivi de l’épidémie, présidée par le président Abdelmadjid Tebboune, que la réponse algérienne aux critiques de l’OMS est devenue audible.
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Les membres du Comité ont affiché leur étonnement des déclarations de la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, l’accusant d’avoir «manipulé les données quotidiennes concernant les cas de contamination en Algérie». Poussant encore plus loin leur mécontentement, les membres du Comité ont accusé la directrice de l’OMS pour la région Afrique «le dépassement de ses prérogatives, qui pourrait être mû par des considérations sélectives, rejetées dans le fond et en la forme».
Plus encore, Kamel Senhadji, qui vient d’être nommé par le président Tebboune au poste de directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), a été plus virulent en donnant raison au président Donald Trump pour avoir «villipendé» l’OMS.
Pour le reste, les chiffres sont têtus. L’Algérie compte 10.810 cas confirmés de Covid-19 et figure au 5e rang africain des pays les plus touchés. Et du côté des décès, elle recense 767 morts liés au Covid-19, soit le 3e pays le plus touché dans ce domaine au niveau du continent, derrière l’Egypte (1.484 décès), l’Afrique du Sud (1.423 décès), et devant le Soudan (447 décès) et le Nigeria (407 décès).
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En outre, depuis le 23 avril dernier, l’Algérie n’est descendue qu’une seule fois sous la barre des 100 cas quotidiens de Covid-19 (le 4 juin avec 98 cas de Covid-19 confirmés), même s’il faut aussi souligner que le pays, grâce au confinement à réussi à réduire de manière significative le nombre de contaminations quotidiennes enregistrées durant le mois de mai dernier.
Toutefois, on ne peut pas en déduire une baisse des contaminations du fait du nombre très bas des tests effectués en Algérie, comparativement à ses voisins maghrébins : Maroc et la Tunisie.
D'ailleurs, le jeudi 11 juin, jour de la sortie du directeur général Afrique de l’OMS, Pr Abdelkrim Soukehal, expert algérien en épidémiologie, expliquait dans les médias locaux que l’Algérie enregistre une «augmentation anormale» du nombre de cas de Covid-19 dans certaines régions et ajoute que «le taux d’occupation est complet. Nous sommes à 100% et on rajoute des lits supplémentaires». Pour lui, cette situation «dénote de manière certaine que la circulation du virus est importante. Il s’agit d’un échec total du travail de prévention». Bref, c'est tout ce que dit l'OMS.
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In fine, rappelons que dans ce rapport de l'OMS, comme ceux qui précédent, l’organisation onusienne n’a cessé d’alerter le continent africain sur l’expansion de la pandémie. Si jusqu’à récemment la situation restait sous contrôle au niveau du continent, il faut souligner que la propagation de la pandémie connaît une croissance exponentielle.