Il y a quelque chose de pas net dans les chiffres algériens concernant le Covid-19. Au moment, où les données officielles communiquées par les autorités sanitaires au Centre africain de lutte contre les pandémies (Africa CDC) font état d'une moyenne quotidienne de 12 morts dans tout le pays, soit moins de 36 en trois jours, une députée annonce une cinquantaine de décès rien qu'à Jijel.
Cette région située à 300 kilomètres de la capitale fait face à une virulente vague de contaminations au Covid-19 qui touche des milliers de personnes, faisant de nombreuses victimes dans un contexte où les structures sanitaires sont dépourvues de moyens.
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Faïza Bouhama, la députée qui fait cette révélation, appartient au Front de libération nationale (FLN), connu pour être le parti des béni-oui-oui algériens, acquis aux thèses les plus farfelues du régime. Pourtant, cette élue a accusé le ministre algérien de la Santé de mentir sur les chiffres.
Dans une vidéo largement relayée par les réseaux sociaux depuis lundi 9 novembre, elle pointe un doigt accusateur vers Abderrahmane Benbouzid, le ministre de la Santé. "A Jijel", dit-elle, "il y a [eu] 50 morts à cause du Covid-19 ces 3 derniers jours... Pourquoi vous continuez à mentir au peuple?", demande-t-elle.
Dans toute l'Algérie, officiellement, seules 48 personnes seraient mortes du coronavirus, durant les quatre jours ayant précédé sa dénonciation, c'est-à-dire entre le 4 et le 8 novembre.
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Il y a donc un profond décalage entre la réalité de la pandémie sur le terrain et les chiffres officiels. Preuve en est avec l'exemple de Jijel puisque le nombre de personnes décédées du Covid-19 dans cette région s'avère supérieur aux chiffres officiels des morts pour l'ensemble du pays.
Cette politique de l'autruche, qui a bien failli être fatale au président Abdelmadjid Tebboune lui-même, mène à l'abattoir des dizaines, voire des centaines d'Algériens.