Vidéo. Algérie: les prix des médicaments contre le Covid-19 augmentent impunément

Pharmacie Brise marine d'Alger.

Pharmacie Brise marine d'Alger.. DR

Le 03/08/2021 à 17h41, mis à jour le 03/08/2021 à 17h45

VidéoAlors que le peuple algérien est confronté à une grave crise sanitaire, il doit en plus affronter une hausse des prix des médicaments de l'ordre de 62%, pour une molécule aussi prisée que le paracétamol, et une pénurie d'autres nécessaires au traitement du Covid-19.

En plus de faire face à une sévère crise sanitaire, les Algériens sont obligés d'assister à la hausse du prix des médicaments, a priori, basiques.

Dans une vidéo mise en ligne aujourd'hui, mardi 3 août 2021, une pharmacienne interrogée explique que "le prix de la boîte de Doliprane (paracétamol) est passé de 50 à 81 dinars (0,31 à 0,5 euros), soit une hausse de 31 dinars (...) parce qu'il y a un peu plus de demande malheureusement". Elle ajoute: "on y peut rien, tant que c'est marqué sur la vignette, on est obligé de le vendre à ce prix". Et, l'auteur de la vidéo fait un zoom sur le prix sur l'étiquette pour corroborer ses propos.

Elle ajoute qu'il y a une pénurie des boîtes vitamine C les moins chères, alors que les autres sont à 800 dinars. (5 euros). "Les pauvres, ils sont obligés de les acheter. Mais nous (les pharmaciens, Ndlr) n'y sommes pour rien".

Le paracétamol et la vitamine C font partie intégrante de la prise en charge médicamenteuse des malades du Covid-19, le premier étant un antalgique ou anti-douleur, la seconde renforçant les défenses immunitaires. Par conséquent, l'augmentation de leur prix, ou pire, leur pénurie, entravent la guérison des malades.

Le fait est que les prix des médicaments sont en principe fixés par les autorités sanitaires et qu'aucun grossiste ou industriel n'oserait le changer à la faveur d'une simple hausse de la demande, au risque de perdre sa licence et d'être sanctionné. Il est donc clair que ce sont les autorités en charge des produits pharmaceutiques qui ont elles-mêmes décidé de cette hausse.

Aujourd'hui, d'après les informations relayées par la presse locale, l'Algérie fait face à une grave crise sanitaire que les chiffres communiqués par le ministère de la Santé tendent à cacher. Cependant, les données fournies par l'Institut nationale de santé publique (INSP), organisme tenu par une déontologie scientifique s'interdisant de prendre part à la propagande, mettent en lumière une situation catastrophique.

D'après le site d'information Algérie Part qui cite l'INSP, dans la journée du 23 juillet dernier, "Un record de 5.500 patients gravement atteints de Covid-19 et hospitalisés dans les divers hôpitaux du centre du pays a été enregistré".

C'est à "Alger et dans les wilayas du centre" que la situation est des plus préoccupantes, puisqu'à la date du 23 juillet, quelque 5.499 malades y étaient hospitalisés, soit 53,9% de l'ensemble des cas du pays.

Au-delà des médicaments qui ont vu leur prix s'envoler, les malades font malheureusement face à une grave pénurie d'oxygène, que les réseaux sociaux ne cessent de dénoncer, quand les médias audiovisuels ont reçu l'ordre de l'occulter.

Par Djamel Boutebour
Le 03/08/2021 à 17h41, mis à jour le 03/08/2021 à 17h45