Football: Voici pourquoi l'Algérie ne peut pas organiser la CAN 2019

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Le 05/12/2018 à 15h08, mis à jour le 05/12/2018 à 15h28

Les autorités algériennes ne se font pas d'illusion concernant l'éventualité de l'organisation de la CAN 2019 de football en Algérie. la baisse des cours du pétrole n'est que l'une des raisons à cette défection d'ores et déjà annoncée.

Alors que les pays intéressés pour remplacer, au pied levé, le Cameroun, pour l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations, les autorités algériennes n'ont pas voulu donner de faux espoirs aux amateurs de football.

Le ministre des Sports, Mohamed Hattab, n'a entretenu aucun suspense concernant une éventuelle candidature de son pays. Il a ainsi clairement dit que l'organisation de cet évènement continental n'est "pas une priorité pour l'Algérie". 

"Le fait que l'Algérie dispose des moyens humains et matériels nécessaires pour récupérer l'organisation de cette CAN ne constitue pas une raison suffisante pour se lancer de ce projet. Il existe d'autres facteurs, tout aussi importants, dont il faut tenir compte, car ayant un impact direct sur d'autres secteurs", a-t-il dit voici deux jours, lundi, devant des journalistes. Le ministre écarte également toute "décision à la hâte". 

En réalité, contrairement à ce qu'affirme Mohamed Hattab, l'Algérie ne dispose pas de toutes infrastructures nécessaires à l'organisation de la CAN 2019, tant sportives qu'hôtelières.

L'évènement reçoit en effet 24 équipes et leurs supporters. Il faudrait, à coup sûr, des investissements supplémentaires dans tous les domaines. Or, la baisse des cours du pétrole rend impossible tout effort financier allant dans ce sens. 

Par ailleurs, un autre problème se pose: celui de la sécurité à l'intérieur et en dehors des stades.

La violence est en effet inhérente aux matchs comme on a pu s'en rendre compte à de très nombreuses reprises.

Or, jamais dans l'histoire du foot, on n'avait vu, en plein match, un supporter tué de sang froid un joueur. C'est pourtat ce qui a eu lieu en Algérie même.

C'était en 2014, alors qu'un supporter avait lancé une pierre sur le crâne du joueur camerounais Albert Ebossé. L'attaquant était mort sur le coup. 

Par ailleurs, plusieurs matchs en Algérie, toujoyrs, ont été émaillés de violence. Selon l'hebdomadaire Jeune Afrique, "le stade est devenu le seul espace de liberté" d'une jeunesse désoeuvrée, qui étouffe à cause du chômage et du manque de perspectives qu'on lui offre.

En avril dernier, lors du match entre les équipes de la JS Kabylie et le MC Alger, des centaines de supporters ont ainsi été blessés, malgré la présence des forces anti-émeutes. Les supporters avaient alors carrément envahi le terrain. 

Et toujours en avril de cette même année 2018, on a eu droit au même scénario lors du match du MC-Oran contre le CR Belouizdad: jets de pierres, attaques contre les joueurs et, encore une fois, des centaines de blessés. 

Plus encore, pas plus tard que durant le mois de novembre dernier, lors du match entre le Mouloudia d'Alger et le CS Constantine, les supporters du club de la capitale ont voulu en découdre avec leurs hôtes.

Résultat: de violentes scènes d'émeutes ont eu lieu à Bab El Oued...

Les autorités algériennes, bien conscientes de tout ces faits, ne peuvent donc, en tout pragmatisme, se proposer d'accueillir dans leur pays la CAN 2019... 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 05/12/2018 à 15h08, mis à jour le 05/12/2018 à 15h28