Cameroun: écarté à cause de scandales, le Comité Miss Cameroun reprend du service

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Le 20/06/2019 à 12h03, mis à jour le 20/06/2019 à 12h05

La présidente du Comité d’organisation de Miss Cameroun a été reçue en audience la semaine dernière par le ministre de la Culture, notamment afin de redéfinir les règles techniques d’organisation et de contrôle de cette élection, qui est émaillée de scandales depuis quelques années.

Rebondissement dans l’affaire Miss Cameroun. Après avoir été «écartée» de l’organisation de ce concours de beauté, la présidente du Comité d’organisation de Miss Cameroun (COMICA), Ingrid Solange Amougou, est à nouveau dans les bonnes grâces du gouvernement. Elle fera ainsi partie de l’équipe chargée d’organiser l’élection de cette année.

C’est l’un des faits à retenir de l’audience que lui a accordée le ministre des Arts et de la Culture (MINAC), Ismaël Bidoung Mkpatt, mercredi dernier à Yaoundé, la capitale,

«Tous les malentendus ont été aplanis. Le COMICA est disposé à travailler en collaboration avec le MINAC. Et je tiens à remercier le ministre des Arts et de la Culture de m’avoir accordé cette audience pour lever toutes les confusions qui planaient autour de l’organisation de ce concours», a-t-elle déclaré au sortir de cette audience.

Un tête-à-tête qui a notamment permis de redéfinir les règles techniques d’organisation et de contrôle de ce concours.

Le COMICA va donc reprendre les rênes de l’organisation de l’élection Miss Cameroun, après en avoir été évincé l’année dernière.

L’on se souvient, en effet, qu’en décembre 2018, l’Etat du Cameroun avait décidé de se «réapproprier» le concept «Miss Cameroun» et subséquemment, l’organisation du concours de beauté, à la suite d'«incidents récurrents» qui ont «impacté négativement» ce concours, ces dernières années.

Le dernier incident en date est la plainte déposée courant janvier 2018 par une candidate qui accusait notamment le COMICA d’avoir falsifié les résultats de la finale du 30 décembre 2017.

L’affaire avait grand bruit dans la presse, remettant au goût du jour les multiples scandales (malversations, proxénétisme, harcèlement sexuel, confiscation par le comité d’organisation des lots offerts par les sponsors, etc.) qui ont émaillé et terni l’image de Miss Cameroun au fil des années.

«Appropriation privative»

La décision du gouvernement de se réapproprier ce concours visait notamment à «préserver l’image de cet évènement, vitrine de la culture camerounaise» placé sous le haut patronage de la première dame du Cameroun, Chantal Biya, et ayant souvent bénéficié du soutien financier et matériel de l’Etat, précisait, dans un communiqué, l’ancien ministre de la Culture, Narcisse Mouelle Kombi, aujourd’hui ministre des Sports.

Le gouvernement avait par conséquent désavoué toute initiative relative à l’organisation, par une quelconque association, de l’élection Miss Cameroun sous «tel ou tel habillage dénominatif», soulignant au passage que le concept «Miss Cameroun», sur lequel l’Etat a un droit de préemption, «ne saurait faire l’objet d’une «appropriation privative».

Pour l’actuel ministre de la Culture, Ismaël Bidoung Mkpatt, il n’a jamais été question de retirer l’organisation de Miss Cameroun au COMICA.

Il s'agissait, en fait, simplement d’en redéfinir les orientations, afin que ce rendez-vous, qui célèbre l’excellence de la beauté féminine camerounaise, puisse «être organisé de manière efficiente», a déclaré ce membre du gouvernement, dans des propos rapportés par la presse.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 20/06/2019 à 12h03, mis à jour le 20/06/2019 à 12h05