Avec ce deuxième livre, élu meilleur roman de l'année aux Etats-Unis en 1977, Toni Morrison rencontre son premier succès. Elle y évoque la quête d'identité d'un adolescent qui cherche à tirer de l'oubli le passé d'esclave. Toni Morrison fait découvrir aux lecteurs la magie, le folklore et les croyances du monde noir par un récit teinté de réalisme magique, aux antipodes de la sociologie.
A la fin du XIXe siècle, Seth égorge, par amour, sa fille Beloved pour lui éviter de devenir esclave. Hantée par ce meurtre, elle héberge quelques années plus tard une jeune femme noire qui dit s'appeler Beloved et qui porte une importante cicatrice à la gorge. Elle semble personnifier à la fois la culpabilité et la rédemption de cette mère qui finit sa vie dans une demi-folie.
Ce cinquième roman, qui vaut à Toni Morrison le prix Pulitzer en 1988 et une reconnaissance internationale, s'inspire de l'histoire vraie de Margaret Garner, une esclave fugitive qui tua sa fillette en 1856.
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Dans ce roman, dernier volet de la trilogie commencée par "Beloved" et "Jazz", Toni Morrison montre des Noirs qui se nuisent entre eux. La romancière va à l'encontre de l'idéalisme communautaire à travers l'histoire métaphorique d'un héritage que se disputent six femmes. Elle ose interroger les conséquences du mouvement des droits civiques sur l'intégration des Noirs dans la société américaine et la mise en place d'une nouvelle ségrégation par l'argent.
Nous sommes à la fin du XVIIe siècle, les Indiens d'Amérique sont décimés par les conquêtes et les épidémies. Dans ce Nouveau monde, un couple fraîchement arrivé d'Europe dirige une ferme avec l'aide de nombreux domestiques, parmi lesquels une servante indienne et une esclave rescapée d'un naufrage. Dans ce récit polyphonique, Toni Morrison se penche sur le racisme aux Etats-Unis et ses liens avec l'esclavage.
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Un soldat noir, qui rentre traumatisé par la guerre de Corée, traverse les Etats-Unis pour sauver sa soeur, devenue le cobaye d'un médecin blanc à Atlanta.
Sur son chemin, il découvre un autre champ de bataille. Car sous le vernis sucré des années 50, temps de richesse et de prospérité pour l'Amérique blanche, coexiste une période de grande violence pour les Noirs de plus en plus victimes de la ségrégation. Toni Morrison rompt avec le lyrisme de ses romans passés. Le récit est ramassé et emprunte sa trame aux contes de fées. "J'ai 81 ans, il faut que je fasse vite et donc que j'écrive court!", confie Toni Morrison à Télérama.