Vidéo. Cameroun: la chanteuse vedette Kareyce Fotso parle de son nouveau single «Poyou»

Le360 Afrique/Patricia

Le 12/12/2020 à 09h48, mis à jour le 13/12/2020 à 11h08

VidéoL’artiste musicienne signe son retour sur la scène musicale camerounaise avec ce nouveau single dévoilé officiellement jeudi 10 décembre. Dans cet échange à bâtons rompus, elle parle de ce titre, fait des confidences sur son prochain album et évoque sa relation avec ses fans.

L’actualité musicale au Cameroun est marquée par le retour de l’artiste musicienne Kareyce Fotso. Six ans après son dernier album «Mokte», la chanteuse fait son come-back avec un nouveau single : «Poyou», qui signifie «écoute» en ghomala, l’une des langues parlées en pays bamiléké, dans la région de l’Ouest du pays. Dévoilé officiellement jeudi 10 décembre, ce titre haut en couleur et rythmé est un appel à un retour aux sources, une «transition entre la tradition et la modernité», dit-elle. Il est extrait de son prochain album «Magic Woman» dédié aux héroïnes africaines.

Le single, disponible en prévente à 500 francs CFA avant sa sortie officielle, avait dépassé les 12.000 ventes en seulement deux semaines. Kareyce Fotso est née en pays bamiléké, mais a été élevée chez les Beti à Mvog-Ada, un quartier populaire de Yaoundé, la capitale. Son père, conscient de la précarité dans laquelle vivent les artistes au Cameroun, était opposé à ce qu’elle suive cette voie. Son frère en a d’ailleurs fait les frais. Ses parents l’avaient envoyé à l’internat pour l’éloigner de la musique. C’est ce dernier qui a plaidé la cause de sa sœur auprès de leurs géniteurs afin qu’elle puisse réaliser son rêve.

Après des études universitaires en biochimie, Kareyce Fotso se tourne vers le cinéma et obtient un brevet de technicien supérieur (BTS) en audiovisuel et photographie. La même année, elle commence à chanter dans les cabarets de Yaoundé, devient choriste pour la célèbre chanteuse camerounaise Sally Nyolo et intègre le Korongo Jam de Erik Aliana où elle se fait remarquer durant les nombreuses tournées internationales, par sa présence scénique et sa voix exceptionnelle.

Finaliste du Prix Découvertes RFI en 2009, elle est médaillée d’argent aux Jeux de la Francophonie la même année au Liban. Quelques semaines plus tard, elle répond à l’appel à projets lancé par Culturesfrance pour le programme «Visas pour la création». Son dossier est accepté. Une résidence de trois mois débute en mai 2009 à Bourges (France) pendant laquelle elle collabore avec François Kokelaere, musicien, scénographe et directeur artistique qui fonda et dirigea l’Ensemble national des percussions de Guinée. De cette rencontre naissent un répertoire et un spectacle en solo.

La même année, elle sort son premier album «Mulato». Ce disque lui vaut la reconnaissance de ses pairs, notamment de la légende de la musique camerounaise non voyante Talla André Marie. En 2010 sort «Kwegne». En 2014, «Mokte» est dans les bacs. Sa vie est une succession de tournées en Afrique, en Europe, aux Caraïbes… Fortement ancrée dans la tradition et la culture de ses ancêtres, Kareyce Fotso promeut également la diversité culturelle. Un métissage qui se ressent dans sa musique…

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 12/12/2020 à 09h48, mis à jour le 13/12/2020 à 11h08