Cameroun: au cœur du Royaume de Bandjoun, un peuple qui a su conserver ses valeurs ancestrales

Pète-Bandjoun est l’une des trois communes d’arrondissement du département du Koun-khi dans la région de l’Ouest au Cameroun. Située à environ 282 km de la capitale politique Yaoundé et avec une population estimée à 70.000 habitants, elle est la capitale du Royaume de Bandjoun

Vieux de 374 ans, le Royaume de Bandjoun est une monarchie sur le plan constitutionnel. Depuis sa fondation, trois villages ont fait office de capitales du royaume, à savoir Tseleng en 1552, Famleng avant 1825 et actuellement Hiala. Le dialecte parlé dans le Royaume de Bandjoun est le ghomala, actuellement enseigné aux plus jeunes pour perpétuer la culture bandjounaise.

Lire aussi : Cameroun: l'ONU considère les Pygmées et les Bororos comme les seuls peuples autochtones, une thèse qui dérange

Le Royaume de Bandjoun, appelé en langue locale Goung a djo ou simplement La’djo, c'est-à-dire «la terre des gens qui achètent», fut fondé au 16ème siècle par le prince Notchweghom. Sous la domination de la dynastie des héritiers de Notchwegom, le Bandjoun s’imposa comme une des puissances majeures des peuples bamiléké.

Lire aussi : Projets alternatifs de protection de la biodiversité au Cameroun: les communautés des zones forestières déçues

L’histoire de ce peuple est retracée dans un musée soigneusement conservé à la grande chefferie. Aucun étranger n’y a accès à l’exception des jours d’expositions comme le prévoient leurs programmes culturels. De rares moments solennels où l’on peut contempler les objets d’art fabriqués au cours de cette période. C'est aussi une occasion d’apprendre les langues locales et les techniques de chasse utilisées par les anciens Bandjounais.

La chefferie de Bandjoun, c’est aussi et surtout sa forêt sacrée, lieu par excellence d'où le chef et ses notables tirent leurs forces pour gérer leurs sujets.

L’actuel chef de Bandjoun est Sa Majesté Honoré Djomo Kamga. Né en 1953, l’héritier de Kamga II est le 15ème roi de Bandjoun. Il a été intronisé en 2004. C’est, par ailleurs, un sénateur nommé par décret du chef de l’Etat, Paul Biya.