Au Cameroun, seuls deux groupes sont considérés par les Nations unies comme des peuples autochtones: les Pygmées et les Bororos. Cette classification est basée sur leur mode de vie, qui est resté ancestral malgré l’expansion du modernisme.
Vivant dans dans les régions de l’Est, du Sud et du Centre, les Pygmées sont les peuples autochtones de la forêt. On en distingue quatre grands groupes, à savoir les Baka, les Bagyéli, les Bakola et les Bedzang. Ils vivent de la chasse, de la cueillette et du ramassage, même si certains s’intéressent aujourd'hui aux travaux agropastoraux. Ce sont généralement des personnes de petites tailles.
Lire aussi : Mali: le m’bolon, instrument mythique et mystique au patrimoine de l'humanité
Les Bororos sont les peuples autochtones pastoraux, que l'on retrouve principalement dans les zones de savane des régions de l’Est, du Nord-Ouest, du Nord et de l’Adamaoua. Nomades, ils vivent essentiellement de l’élevage des bovins. Ils ont une taille moyenne qui les distingue des Pygmées.
En dépit de la reconnaissance de ces groupes comme les seuls peuples autochtones au Cameroun, la position officielle des pouvoirs publics est qu’il n’existe pas réellement d’autochtones dans le pays, ou alors il devrait être admis que tous les peuples sont autochtones.
Lire aussi : Vidéo. Tchad: à la découverte de Gaoui, le village de l’argile et de la poterie, héritier du peuple Sao
Cette position est partagée par la masse populaire, qui milite pour une cohésion nationale soutenable. «Ceux qui viennent avec de telles idées veulent nous diviser. Nous ne devons pas prêter une oreille à leurs déclarations», nous a dit un citoyen rencontré dans la rue. Un autre est du même avis: «Du moment où je suis né au Cameroun, je me considère comme autochtone et tous les Camerounais sont dans cette logique.»
Les Pygmées et les Bororos vivent dans un environnement socio-économique plus précaire que celui des autres peuples. Leurs droits tels que prévus par les Nations unies ne sont pas respectés. Ils sont confrontés à des problèmes comme la sous-scolarisation à cause de l’éloignement des écoles, le manque de centres de santé et de voies de communication, entre autres. Quant aux forêts, qui garantissent leur sécurité, elles sont régulièrement détruites.
De plus, ces peuples ne sont pas généralement représentés dans les instances de prise des décisions. Pourtant, ils sont menacés d'extinction.