Cameroun: Doumé, une ville coloniale devenue l’ombre d’elle-même après le départ des Allemands

VidéoLa ville de Doumé sombre dans le sous-développement depuis le départ des colonisateurs allemands, remplacés par les Français suite à la décision de la Société des Nations après la Seconde Guerre mondiale. Depuis, la ville est figée dans le temps...

Le 10/10/2022 à 10h53, mis à jour le 10/10/2022 à 10h55

La commune de Doumé est située dans la région de l’Est du Cameroun, précisément dans le département du Haut-Nyong à environ 280 km de la capitale politique, Yaoundé. Fondée vers les années 1880 avec l’arrivée des Allemands dans le pays, Doumé comptait une population de 18.429 habitants, selon la dernière enquête de démographie effectuée en 2005.

Les principaux groupes ethniques sont les Maka’a, les Bakoum et les Baka (pygmées), auxquels se sont ajoutés les Bamilékés, les Betis et les nordistes.

Doumé se présente comme une ville historique grâce aux bâtiments coloniaux construits dans presque toute la ville. Des édifices qui servent encore d’abris à l’administration territoriale et à certaines infrastructures telles que les écoles, les salles de fête et autres lieux de récréation.

Les premiers bâtiments sont identifiables au premier regard, à l'image du fort colonial allemand construit en hauteur entre 1909 et 1910. Son objectif était de contrer les soulèvements des populations jebekole et maka’a. Appelé Doumestation, l'édifice constituait un poste militaire stratégique dirigé par un commandant qui devait contrôler toute la région de l’Est du Cameroun allemand.

Doumé était par ailleurs le siège d’une des 9 circonscriptions composant le Cameroun passé sous tutelle française. La commune a été instaurée en 1955, mais elle a rapidement été démembrée des localités de Nguelemendouga en 1961, de Dimako en 1966 et de Doumaintang en 1997.

Depuis lors, Doumé est restée l’ombre d’elle-même. Son développement, dynamique sous les Allemands, s'est ralenti dès l’arrivée des Français. «Lorsque les Français sont arrivés, ils se sont contentés d’occuper les bâtiments laissés par les Allemands sans construire les leurs», témoigne un habitant. Comme Doumé, d’autres localités du Cameroun ont les mêmes plaintes.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 10/10/2022 à 10h53, mis à jour le 10/10/2022 à 10h55