"J'ai décidé, dans l'intérêt de la bonne gouvernance de l'entreprise, de démissionner de mes fonctions le 1er janvier 2017", a annoncé Brian Molefe dans un communiqué. "Cette décision ne signifie pas que j'ai quoi que ce soit à me reprocher. Je suis persuadé que, le moment venu, je pourrai prouver que je n'ai rien fait de mal et que mon nom sera réhabilité", a-t-il ajouté.
Dans un rapport publié la semaine dernière, l'ancienne médiatrice de la République Thuli Madonsela a dénoncé les relations privilégiées de la famille d'hommes d'affaires Gupta avec le président Jacob Zuma et l'influence qu'elle exerçait sur le gouvernement et les entreprises publiques. "Il semble que le conseil d'administration d'Eskom ait été nommé de manière impropre", y conclut notamment la médiatrice. Le nom de Molefe est largement cité dans ce document comme étant un proche des Gupta. Le lendemain de la publication du rapport, le patron d'Eskom avait fondu en larmes lors d'une conférence de presse où il s'était plaint de ne pas avoir pu donner sa version des faits à la médiatrice.
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"Première tête à tomber. Pour le dire clairement, il n'avait plus aucune crédibilité après le rapport, que les accusations soient prouvées ou non", a noté vendredi après sa démission l'analyste économique Peter Attard Montalto. "Il faut comprendre à quel point le pourrissement est profond au sein d'Eskom. Le conseil d'administration entier doit être remplacé", a-t-il poursuivi.
Le conseil a accueilli avec "beaucoup de regrets" la décision de Molefe, le remerciant de son "implication continue dans le redressement d'Eskom". Un sentiment partagé par la ministre des Entreprises publiques Lynne Brown, "attristée" par cette démission.
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L'opposition s'est quant à elle largement réjouie de cette décision. Les Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale) y ont vu un "pas vers le nettoyage des institutions". Le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA, centre-droit), a enfoncé le clou en dévoilant son intention d'entamer des poursuites judiciaires contre Brian Molefe.
Outre le patron d'Eskom, le rapport de la médiatrice a mis en cause Zuma et plusieurs de ses ministres. Au pouvoir depuis 2009, le chef de l'Etat a échappé jeudi à une motion de défiance déposée par l'opposition devant le Parlement sur la foi des accusations du rapport. La compagnie nationale d'électricité est au centre de toutes les attentions à l'heure où l'Afrique du Sud envisage de relancer son programme nucléaire civil avec un méga-contrat d'un montant de plusieurs dizaines de milliards d'euros. Actuellement nourri à 90% par des centrales à charbon très polluantes, le réseau électrique de la première économie africaine frôle en permanence la saturation.
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