Cameroun: la Banque mondiale trace la voie pour l'émergence

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Le 10/04/2017 à 14h38

Le Cameroun souhaite atteindre l’émergence à l’horizon 2035. La Banque mondiale lui a fixé une feuille de route pour atteindre cet objectif. De nombreuses transformations seront nécessaires. Les détails.

Kiosque le360 Afrique. L’émergence, tous les pays africains en rêvent. Toutefois, seuls ceux qui parviendront à concrétiser leur plan de développement stratégique atteindront cet objectif.

Pour le Cameroun, à l’instar d’autres pays du continent, l’émergence est fixée pour 2035. Seulement voilà, d’après le magasine Investir au Cameroun, qui cite le Mémorandum économique du Cameroun (CEM) de la Banque mondiale intitulé «Marchés, administration publique et croissance», «pour devenir un pays à revenu intermédiaire haut d’ici 2035, le Cameroun devra accroître sa productivité et libérer le potentiel de son secteur privé».

Dans ce mémorandum, l’institution de développement avance que le PIB du Cameroun devra croître d’environ 8% par an. Même si cela ne relève pas de l’impossible, rares sont les pays qui y sont arrivés au cours de ces dernières années. L’Ethiopie a pu réaliser une croissance de presque 10% par an sur toute la décennie écoulée. La Côte d’Ivoire également a enregistré une croissance de l’ordre de 8% au cours des 5 dernières années.

Pour le Cameroun, dont la croissance tourne autour de 5,5% au cours de ces dernières années, il s’agira de faire un bond notable. Et pour y arriver, la Banque mondiale souligne que l’Etat camerounais devra faire passer son taux d’investissement d’environ 20% à 30% du PIB. Dans ce cadre, l’institution souligne que certaines réglementations et prises de participations de l’Etat camerounais ne favorisent pas l’investissement privé. D’où la nécessité de désengagement de l’Etat dans un certain nombre d’entreprises. Ceci augure de futures privatisations de grandes entreprises publiques. Ce qui devrait aller dans le sens d’une amélioration de la productivité des entreprises camerounaises, actuellement sous la tutelle publique. 

Cela ne sera pas suffisant selon l’institution qui demande aussi une augmentation de la productivité de 2% par an. Une gageure quand on sait que celui-ci a été de 0% au cours de la décennie écoulée. Pour améliorer la productivité, une transformation du secteur public camerounais est recommandée. De même, la concurrence est-elle recommandée pour favoriser des gains de productivité.

En clair, l’Etat camerounais est appelé à faire des efforts considérables pour atteindre cet objectif. D’ailleurs la Banque mondiale reconnaît elle-même que ce ne sera pas facile. Et pour cause, «maintenir un tel niveau de croissance pendant plus de 20 ans n’a été réalisé que par très peu de pays: la Chine, la Corée, le Vietnam et le Botswana. Et seuls 5% des pays de la planète sont parvenus à augmenter de 2% leur taux de productivité des 25 dernières années».

Le Cameroun y arrivera-t-il?

Par Kofi Gabriel
Le 10/04/2017 à 14h38