Cameroun: plus de 300 entreprises pourraient être exclues de la commande publique

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Le 07/05/2017 à 12h23

Trop d'entreprises camerounaises abandonnent les chantiers de marché public qui leur sont confiés. L’Etat a décidé de lutter contre le phénomène en prévoyant des sanctions. Les détails.

Le ministre délégué à la présidence, chargé des marchés publics, Abba Sadou a publié la semaine dernière, une liste d’entreprises menacées d’être suspendues de la commande publique. Il leur est reproché d’avoir abandonné au moins un chantier au cours des exercices budgétaires 2014, 2015 et 2016.

Le ministre les invite donc à «régulariser» leur situation en achevant l’exécution des marchés abandonnés. Sinon, elles tomberont sous le coup de la lettre circulaire du 25 janvier 2017. Celle-ci stipule que «les défaillances des cocontractants dans l’exécution des marchés précédents sont désormais considérées comme un critère éliminatoire dans l’attribution de nouveaux marchés».

Le phénomène des marchés publics abandonnés n’est pas nouveau au Cameroun. Le ministère en charge du secteur s’est lancé depuis l’année dernière, dans une lutte sans merci contre le phénomène. Mais celui-ci ne semble pas décliner pour autant. Cette année, ce sont 334 contrats de marchés divers qui sont menacés d’annulation.

«Le phénomène des marchés abandonnés s’amenuise, mais il persiste. Nous faisons un réel effort pour poursuivre le processus entamé l’an dernier. Nous publions les listes des entreprises défaillantes pour les amener à s’améliorer quand il y a lieu et stopper celles qui seraient tentées de se lancer sans capacités», s’est expliqué le ministre Abba Sadou.

Pour endiguer cette tendance, le ministère a initié un processus de catégorisation des entreprises prestataires et soumissionnaires des marchés publics. Mais celui-ci n’a pas encore abouti.

Grâce à ce procédé, l’administration espère sérier dans chaque type de prestations, les entreprises qualifiées comme compétentes, selon un processus préalablement arrêté. Car, des entrepreneurs réussissent à contourner la mesure de suspension en vigueur depuis l’année dernière. Tout simplement en changeant l’appellation de leur entreprise.

Aussi pour le ministre en charge des marchés publics, la décision de suspendre les entreprises défaillantes va-t-elle désormais s’étendre aux promoteurs.

Les lenteurs dans l’exécution des marchés sont également un autre problème récurrent dans le secteur. Ici, les torts sont le plus souvent partagés entre les entreprises et l’administration elle-même, lorsqu’elle tarde à payer les décomptes par exemple.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 07/05/2017 à 12h23