Le Cameroun qui doit abriter la Coupe d’Afrique de Nations en 2019 est vraiment en retard en matière d’infrastructures devant accueillir la compétition.
En effet, la réalisation des stades d’Olembe (Yaoundé) et de Japoma (Douala), destinés à abriter des rencontres de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football 2019 (CAN 2019), suscite des inquiétudes. Sur les sites de construction de ces ouvrages, à la périphérie des deux villes, les travaux de terrassement sont à peine achevés. Pourtant, la CAN se jouant à partir de janvier 2019, ces infrastructures doivent être livrées trois mois avant, donc en septembre 2018.
Selon Paul Bell, sous-directeur des infrastructures et des équipements sportifs au ministère des Sports et de l’éducation physique, les travaux d’Olembé devraient débuter d’ici peu… pour durer 16 mois. «Nous sommes à la dernière phase de validation des études», déclare le sous-directeur.
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Des retards qui s’expliquent notamment par le manque de financement de la commission de suivi du dossier technique. Les premières validations ne sont arrivées que vers décembre 2016. «Le projet pour la construction du stade d’Olembé, tout comme celui de Japoma, sont en mode conception et réalisation. C’est-à-dire que c’est l’entreprise elle-même qui fait les études, conçoit son ouvrage et le présente à la partie camerounaise. Celle-ci fait des observations en cas de besoin», précise notre source.
Côté financement, les fonds sont disponibles, aussi bien à la banque italienne Intesa Sanpaolo qui finance à 85% le stade d’Olembé que la contrepartie camerounaise de 15%. Mais, les décaissements ne sont pas aussi aisés. L’entreprise Piccini, en charge des travaux, a cependant reçu des avances de démarrage.
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La solution évoquée pour rattraper les retards est l’utilisation de matériaux préfabriqués qui seraient agencés sur place. Cependant, cette opération devrait coûter plus cher. Le montant initial est de 163 milliards de FCFA, pour la construction du stade d’une capacité de 60.000 places. Le projet englobe aussi des terrains d’entraînement, des aires de jeu pour d’autres disciplines sportives, un hôtel et un centre commercial.
Du côté de Douala, la situation semble plus critique. Les études sont moins avancées. Le coût des travaux est d’environ 138 milliards FCFA pour un stade couvert de 50.000 places et des terrains d’entraînement. Sont greffés au projet, une piscine olympique, des courts de tennis, une annexe de l’Académie nationale de football et un centre commercial. Ici, le bailleur de fonds est Exim Bank Turquie et les travaux seront exécutés par l’entreprise Yénégun. Initialement, ceux-ci étaient prévus pour durer 24 mois.
A ce jour, l’incompétence de l’entreprise est avérée. Elle a d’ailleurs fait appel à un partenaire américain, entré en scène il y a une dizaine de jours. Les lignes pourraient bouger sous peu. Sinon, la CAN 2019 pourrait échapper au pays des champions en titre.