La marine nationale camerounaise a arraisonné un chalutier qui pêchait illégalement dans les eaux du fleuve Wouri, dans la région du littoral. Selon le capitaine de corvette Georges Bebey Ngando, chef du Centre opérationnel de surveillance côtière (Cosco) de la Base navale de Douala, le bateau battait pavillon camerounais.
Cependant, son équipage était composé de nationaux et d’Asiatiques. Il a été arraisonné en situation de pêche irrégulière dans le chenal du fleuve Wouri. Une zone interdite aux chalutiers qui font de la pêche industrielle, car elle est consacrée à la reproduction des poissons. Le bateau a été convoyé par la marine camerounaise vers le port de pêche de Douala, la capitale économique. Sa cargaison, dont la quantité n’a pas été précisée, a été saisie et devrait être vendue aux enchères, comme de coutume.
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Malheureusement, ce bateau n'est qu'un cas parmi tant d'autres qui pêchent de manière illégale au niveau du Cameroun, mais aussi de tous les pays côtiers africains. Une pêche qui fait des ravages au niveau de la région.
On estime que 40% du poisson pêché dans cette zone l’est de façon illicite. Ce qui entraîne plus de 1,2 milliard d’euros (785 milliards de FCFA environ) de manque à gagner annuel pour les pays de la région.
Le Cameroun de son côté perd environ 20 milliards de FCFA chaque année, selon des responsables du ministère de l’Elevage, de la pêche et des industries animales (MINEPIA).
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Pire encore, selon la Commission régionale des pêches du golfe de Guinée (COREP), les armateurs capturent même les alevins mettant ainsi en danger la pérennité des ressources. Des contrevenants qui, le plus souvent, ne sont pas issus de la sous-région, mais d’Europe et surtout de Chine.
Ils profitent notamment du peu de ressources des Etats en matière de surveillance des côtes pour mener à bien leurs opérations. C’est d’ailleurs grâce aux nouvelles acquisitions de la marine camerounaise que cet arraisonnement a été rendu possible.
Pour avoir une idée plus nette de l’impact de cette pêche illégale au niveau de la sous-région, une étude pointue, menée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), est actuellement en cours. Elle doit définir son incidence dans le golfe de Guinée. Les résultats vont être présentés en juillet prochain.