Encore deux ou trois choses et les Egyptiens verront le bout du tunnel, même si le plan de relance s'inscrit sur 36 mois. Mais pour le moment, l'économie du pays d'Afrique du Nord en est à la levée progressive de l'interdiction de transférer des devises à l'étranger, opérations indispensables pour toute importation de marchandises. L'information est largement reprise par la presse internationale.
Néanmoins, il trop tôt pour parler d'une liberté totale. La Banque centrale égyptienne (CBE) n'autorise que l'envoi de 100.000 dollars par an et par opérateur à l'étranger. C'est mieux que le régime d'interdiction qui avait cours depuis le début de la crise qui s'est traduite par une pénurie de devises sans précédent et l'existence d'un marché noir qui a représenté la part la plus importante du marché de change.
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Cette mesure est le signe qu'il y a, néanmoins, beaucoup d'amélioration et que les mesures d'austérité commence à donner des fruits. Car, faut-il le rappeler, l'Egypte a procédé en novembre dernier au flottement de sa devise, ce qui veut dire techniquement que la valeur de la livre égyptienne allait être fixée par la loi de l'offre et de la demande. Aussi, le cours de change est-il passé de 8 à 19 livres pour un dollar US en l'espace de quelques jours, avant de se stabiliser. Cette dépréciation de près de 58% s'est naturellement traduite par une inflation, mais aussi une amélioration mécanique de la compétitivité de l'économie égyptienne, notamment du secteur touristique.
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Par cette mesure, la Banque centrale espère donner un signal fort aux investisseurs pour les inciter à revenir. Mais, il faudra attendre encore deux à trois années avant que le plan de relance mis en oeuvre n'aboutisse entièrement aux résultats attendus, d'autant que le contexte socio-politique n'est pas très favorable. Le pays fait face à des vagues d'attentats islamistes qui freinent la reprise du tourisme qui est le principal poumon économique égyptien.