Une quinzaine de jours après avoir reçu la visite d'Uhuru Kenyatta, le chef de l'Etat kényan, un pont construit par les Chinois et situé dans la province de Butalang'i, près de la frontière avec l'Ouganda, s'est écroulé.
Sa construction a pourtant nécessité quelque 12 millions de dollars payés à la Chinese overseas construction and engineering company (COCEC).
Les raisons exactes de son effondrement ne sont pas encore connues, mais beaucoup soupçonnent une accélération des travaux afin de faire bonne figure devant Uhuru Kenyatta qui est en pré-campagne électorale. En effet, c'est le 8 août prochain, donc dans moins de 45 jours que les Kenyans auront à choisir celui qui sera à la tête du pays pour les cinq prochaines années.
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C'est dire que Kenyatta, qui aura à affronter Raila Odinga, ne doit pas être très content de ce fâcheux incident. Car il est en train de tout faire pour que les grands projets d'infrastructures soient livrés dans les meilleurs délais. C'est dans ce cadre que la plus importante infrastructure depuis l'indépendance, un train de 3,2 milliards de dollars reliant Nairobi au Port de Mombassa, a été inauguré fin mai 2017.
La chute du pont a causé des blessures à 27 personnes, dont trois nécessitant une admission dans les structures hospitalières de la capitale. La COCEC promet une prise en charge, mais ce n'est pas ce qui consolera le candidat à sa propre succession, Kenyatta.
L'occasion était trop belle pour que l'opposition la laisse passer. Mais les députés du parti au pouvoir essaient de contre-attaquer en dénonçant une politisation de la chute du pont.
Ce qui est clair c'est que cet évènement ne fait ni l'affaire de Kenyatta ni celle de la Chine qui vend partout des solutions d'infrastructures sur lesquelles elle asseoit sa diplomatie en Afrique.