Quinze programmes du ministère de l’Agriculture et du développement rural viennent d’être dissous par le gouvernement. Entre autres, le Projet semencier cacao-café, le Projet de développement des plantations villageoises d’hévéa, le Projet de lutte contre les grands fléaux vivriers, le Programme national de gestion des pesticides obsolètes du Cameroun, etc.
Par le passé, de sérieux problèmes de gouvernance avaient été décriés dans certains de ces projets et la pertinence de leur mise en œuvre ou exécution remise en doute. La décision fait suite à un audit commandité en octobre 2016, après le constat de l’existence d’une multiplicité et d’un foisonnement des programmes, à l’efficacité douteuse.
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Aussi, le ministère ne compte-t-il plus que 21 projets et programmes, dont 11 nouvellement créés, quatre reconduits, après un recadrage de leurs mandats et un ajustement de leurs dénominations, et six maintenus. «Nous sommes partis d’une logique de rationalisation. Il y a des projets et programmes qui avaient besoin d’être renforcés et étendus», a expliqué le secrétaire général par intérim du ministère, Patrick Mvondo Nna.
Pour celui-ci, des économies seront réalisées grâce à cette opération. «Si vous avez deux ou quatre programmes qui faisaient presque la même chose, vous allez voir que les coûts d’opération et les charges de fonctionnement qu’ils nécessitent sont assez élevés. Leur fusion favorise une diminution des prix. Cette réforme va aussi favoriser un gain de temps en termes de déploiement sur le terrain», affirme-t-il.
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Parmi les programmes dissous, le Programme national d’appui à la filière maïs (Pnafm) avait défrayé la chronique au Cameroun il y a quelques années. En effet, au cours de son enquête, une ONG, l’ACDIC, avait révélé en 2006 qu’une centaine de GIC (Groupements d’intérêt communautaire) avaient reçu des subventions du programme sans pour autant les utiliser pour le renforcement de la filière.
Ces structures fictives, dont certaines étaient créées et tenues par des cadres et affidés du ministère, n’existaient très souvent pas sur le papier. Les montants ainsi détournés oscillaient entre 700 millions et 1,2 milliard de F CFA pour ce seul projet. La Commission nationale anti-corruption (CONAC) s’était également saisie du dossier avant qu’il ne soit transmis à la justice.