260 millions de FCFA. La somme paraît dérisoire au regard des besoins pour relancer la filière coton au Cameroun. Mais pour les opérateurs en aval de la filière, celui de la transformation, il s’agit d’un montant non négligeable pour un projet pilote, celui de relance de la filière Coton-textile-confection-clusters.
Le ministre de l’Economie, de la planification et de l’administration du territoire, Louis-Paul Motaze, a ainsi signé cette semaine dans la capitale économique, avec les acteurs du secteur, une convention avec un cabinet. L’objectif, s’appuyer sur une entreprise locale pour organiser des opérateurs en aval de la filière en clusters, afin notamment de valoriser et transformer le coton camerounais localement.
Selon les résultats d’une étude sur la filière «textile et habillement» au Cameroun réalisée en 2015 par la Banque mondiale, la transformation locale du coton camerounais n’est que d’environ 2%. Selon le ministre, le Cameroun importe pour environ 200 milliards de francs de produits textiles. Pourtant, le chiffre d’affaires de la filière localement était de 142 milliards en 2013, dont 125 milliards générés par les moyennes et grandes entreprises.
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Les artisans et producteurs locaux font notamment face à la concurrence de la friperie et des prêts-à-porter d’habits en provenance d’Europe. Ainsi par exemple, plus de 70.000 tonnes de friperie ont inondé le marché camerounais entre 2011 et 2014. Il n’existe dans le pays qu’une entreprise de filature de coton, la Cotonnière industrielle du Cameroun (CICAM). Elle est le seul fournisseur local des entreprises aval de la filière coton-textile.
Selon l’Interprofession coton textile du Cameroun (ICOTEC), la filière aval fait face à une faible capacité industrielle de transformation. Conséquence notamment de la vétusté des installations existantes et d’une maîtrise insuffisante des standards internationaux. Par ailleurs les opérateurs locaux peinent à mobiliser des financements.
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Sur le plan de la commercialisation, ils peinent à respecter les standards internationaux et se plaignent du soutien timide des pouvoirs publics camerounais. Autant d’éléments qui dégradent l’image de ces produits auprès du public camerounais, même si la tendance semble commencer à s’inverser, avec l’émergence d’une nouvelle vague de stylistes qui valorisent le savoir-faire local.
L’ICOTEC envisage une production d’au moins 200 000 tonnes de fibre, de 22000 tonnes de tissu et faire passer de 3% à 10%, la consommation locale de fibre. Pas sûr que ces 260 millions de F CFA suffisent à réaliser ces objectifs et augmenter significativement la consommation locale de tissus camerounais. Surtout qu’en amont, la SODECOTON qui fournit la matière première, a besoin de 40 milliards de FCFA pour réhabiliter l’entreprise.