Alors que, le 1er juin dernier, l'italien Eni a lancé l'un de ses plus grands projets gaziers au large des côtes mozambicaines, ce pays d'Afrique australe continue de faire face à la plus grave crise de la dette de son histoire. Pour la deuxième fois, en l'espace de quelques mois, le Mozambique est en défaut de paiement d'une de ses dettes cachées. En l'occurrence, il s'agit des Tuna Bonds, c'est-à-dire des obligations thonières qu'avait émises la société Ematum, spécialisée dans la pêche.
L'échéance que ne parvient pas à rembourser Ematum porte sur une dette de 850 millions de dollars, émises il y a 4 ans. L'Etat mozambicain avait donné sa garantie, ce qui en fait techniquement une dette publique à part entière. D'ailleurs, la dette avait servi à acheter une trentaine de bateaux militaires, ce qui fait qu'Ematum n'a jamais pu s'en acquitter, puisque son activité n'en a pas bénéficié. Les difficultés à la payer ont permis de découvrir l'existence d'une seconde dette de 622 millions de dollars contractée dans les mêmes conditions par la société Proindicus. A peine 25 millions de dollars ont été payés de cet engagement.
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C'est en janvier dernier que le pays a été confronté à son premier défaut de paiement concernant une dette du Trésor public de 722 millions de dollars. Une échéance de 60 millions de dollars n'avait pas été honorée, ce qui a poussé les marchés et les partenaires financiers à se mettre en alerte.
Évidemment, le gouvernement mozambicain est aussi responsable que le sont les sociétés impliquées dans le montage et l'octroi des crédits cachés. Il y a notamment la filiale londonienne du Crédit Suisse qui arrangé le prêt. On cite également Clifford chance and Couto et Graça and Associates.
Pourtant, le Mozambique est promis à un bel avenir gazier qui devait lui permettre de sortir de ses difficultés dans les années à venir. A l'horizon 2025, le Mozambique devrait être avec la Russie, l'Australie, le Qatar et l'Algerie, parmi les plus grands exportateurs de gaz liquéfié.