Le président camerounais, Paul Biya a signé lundi 31 juillet dernier deux décrets portant ratification des accords de prêts. Soit 177,2 milliards de FCFA avec la Banque africaine de développement (BAD) et de 10,6 milliards de FCFA avec le Fonds africain de développement (FAD). En somme, il s’agit d’une enveloppe globale de près de 188 milliards de FCFA pour le financement partiel du Projet d’appui au secteur des transports, phase II.
Trois axes routiers vont bénéficier de ce prêt. D’abord, l’axe Yaoundé-Bafoussam-Babadjou. Un important trajet long de plus de 250 kilomètres, liant, la capitale politique du Cameroun à la région de l’ouest, porte d'entrée du nord-ouest qui connait quelques agitations depuis l’an dernier (crise anglophone).
La BAD met ainsi à disposition des fonds pour réhabiliter cette route à fort trafic, complétement dégradée sous le poids de l’âge. Selon les ingénieurs du ministère des travaux publics, le coût de la réhabilitation est estimé à plus de 120 milliards de FCFA. Le chantier, subdivisé en trois lots, a d’ores et déjà été attribué à des entreprises chinoises qui n’attendent plus que la validation de leurs marchés pour se déployer sur le terrain.
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Deuxième projet, celui de la construction de la route Yaoundé-Kribi, aux berges de la nouvelle infrastructure portuaire. Cet axe est également subdivisé en lots. Et le financement de la BAD sera affecté au dernier tronçon, Grand Zambi-Kribi, long de 53 kilomètres. C’est une nouvelle route qu’il faudra créer et construire, afin de servir de voie de desserte au port de Kribi, déjà en activité.
L’enveloppe financière ici est évaluée à 28 milliards de FCFA hors taxes. Ici également, c’est une entreprise chinoise qui a été retenue pour les travaux. De même, le marché est en cours de finalisation au niveau du ministère en charge des marchés publics.
Enfin, il faut ajouter la route Maroua-Bogo-Pouss, section Bogo-Pouss (63 km) dans l’extrême-nord du Cameroun. Une zone victime de l’insécurité du fait de la guerre contre la secte islamiste de Boko Haram. Le projet routier Maroua-Bogo-Pouss rentre d’ailleurs dans le cadre du Plan d’urgence triennal décrété par le chef de l’Etat il y a deux ans. Le tronçon, concerné par les prêts de la BAD, fera l’objet d’une maitrise d’œuvre complète. C’est dire que l’entreprise retenue pour l’étude va également proposer un dossier d’appel d’offres (DAO) et assurer le contrôle des travaux. D’emblée, l’on estime que le génie militaire pourrait être retenu pour la construction en régie, du fait de l’insécurité ambiante. Toujours est-il que le plus dur, la mobilisation des fonds, est déjà un acquis.