Cameroun: la Chine rajoute 53 milliards de FCFA pour des projets d'accès à l’eau potable

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Le 26/09/2017 à 15h03, mis à jour le 26/09/2017 à 15h07

Eximbank China finance actuellement un gros projet de près de 400 milliards de FCFA pour étancher la soif de Yaoundé et ses environs. Cinq villes secondaires du pays sont concernées par ce financement qui rentre dans sa phase II. La phase I avait déjà bénéficié de 85 milliards de FCFA.

81,30 milliards de FCFA. C’est le montant du dernier prêt accordé au Cameroun par la coopération chinoise. Les documents afférents ont été paraphés vendredi dernier à Yaoundé, entre le ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), Louis Paul Motaze, et l’ambassadeur de la République populaire de Chine au Cameroun, Wei Wenhua.

L’enveloppe du prêt est repartie entre trois projets. Le premier étant la réalisation de la deuxième phase du projet d’alimentation en eau potable dans cinq villes secondaires du Cameroun: Maroua, Garoua, Dschang, Garoua-Boulai, et Yabassi. Ce projet phare sera financé à hauteur de 53,5 milliards de FCFA par Eximbank China.

Concrètement, il est question de construire ou réhabiliter des réservoirs de stockage d’eau, d’extension des installations de production et de densification du réseau de distribution.

L’on apprend que la première phase de ce projet d’adduction en eau potable, 85 milliards de FCFA, avait également été financée par la Chine en 2013. Une première opération qui a permis de répondre au besoins en eau des populations des villes de Bafoussam, Bamenda, Kribi et de Sangmélima. Il faut dire que la Chine est un partenaire de choix dans les projets d’alimentation en eau potable au Cameroun.

En effet, Eximbank China et l’entreprise Sinomach sont les principaux partenaires du Cameroun dans la mise en œuvre du Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et de ses environs à partir du fleuve Sanaga (PAEPYS). Conçu pour produire 300.000 m3 d’eau par jour, extensible à 400.000 m3/j, il s’agit du plus important projet gouvernemental du genre, estimé à 399 milliards de FCFA. Il est donc cofinancé par la République populaire de Chine à hauteur de 85% et la République du Cameroun pour le reliquat de 15%. Les délais contractuels de ce vaste projet de 36 mois (3 ans) courent depuis janvier 2017.

A propos des 81 milliards mis à disposition vendredi dernier, outre les 53 milliards pour l’adduction en eau potable, il y a 19,5 milliards de FCFA affectés au projet E-governement de facilitation du commerce et du système de vérification de l’E-Certification au Cameroun. Et enfin 8,3 milliards de FCFA qui serviront au financement des études pour le projet de construction du nouvel immeuble-siège de l’Assemblée nationale du Cameroun.

Selon le «China Africa Research Initiative (CARI)», un rapport sur les financements chinois en Afrique, publié en juin 2016 par l’Université américaine John Hopkins, 86,9 milliards de dollars (47.795 milliards de FCFA) de prêts ont été accordés aux Etats, banques et entreprises africains, au cours de la période 2000-2014. Durant cette période, le Cameroun a capté une enveloppe globale de 2,8 milliards de dollars, soit environ 1.540 milliards de FCFA et se classe au 9è rang parmi les pays africains bénéficiant le plus de financements chinois.

En tête de ce classement, il y a l’Angola, avec 21,20 milliards de dollars, l'Ethiopie (12,3 milliards de dollars), le Soudan (5,58 milliards de dollars), le Kenya (5,19 milliards de dollars), la République démocratique du Congo (4,91 milliards de dollars), le Congo (3,7 milliards de dollars), le Nigeria (3,5 milliards de dollars) et le Ghana (3,1 milliards de dollars).

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 26/09/2017 à 15h03, mis à jour le 26/09/2017 à 15h07