Plusieurs banques et autres fonds de placement sud-africains ont donné un ultimatum au gouvernement de Jacob Zuma pour remplacer le top management des sociétés publiques Eskom et Denel, respectivement en novembre et décembre prochains. Eskom est la principale entreprise de production de l'électricité du pays, alors que Denel est une entreprise publique d'armement.
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C'est une décision assez surprenante quand on sait qu'il y a moins d'une année, l'ancien patron d'Eskom démissionnait sous la pression des syndicats. L'actuel président du producteur d'électricité n'a donc pas encore bouclé sa première année que les banques et autres prêteurs demandent sa tête, et tout porte à croire qu'ils l'ont obtenue, selon la presse sud-africaine.
Les banques ont menacé clairement de leur couper les vivres, selon une déclaration de responsables du Trésor public sud-africain mercredi, d'après le site d'information en ligne Business Live. Devant les journalistes, après sa séance orale au parlement, le ministre des Finances qui a remplacé le très populaire Pravin Gordhan, a affirmé qu'une faillite d'Eskom représente un risque sévère pour l'économie.
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Alors que beaucoup pensaient qu'il allait se montrer complaisant, Gigaba a préféré jouer la carte de la transparence en reconnaissant les problèmes actuels, sur le cas d'Eskom, mais également du budget en général. "Eskom expose le gouvernement à un risque énorme, en raison de la taille de ses engagements hors-bilan, de la taille des prêts et de la dette qu'elle a contractés. Si quelque chose venait à éclater, cela aurait un impact immédiat sur le bilan des comptes nationaux", a-t-il dit.
Sur le plan budgétaire, il a prévenu les députés sud-africains qu'en février prochain, le ministère des Finances serait obligé d'introduire de nouvelles taxes afin de juguler le déficit budgétaire.
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Il faut signaler que beaucoup de grands groupes publics sud-africains continuent d'être un gouffre financier pour le trésor. C'est le cas notamment de la South African Airlines, la compagnie aérienne, qui a été obligée cette semaine de réduire ses vols sur Luanda, la capitale angolaise, et Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC).