En raison de la chute des cours du baril de pétrole en 2014, l’économie nigériane est entrée dans une crise aigüe. Après deux années difficiles, ponctuées par une récession en août 2016 - la première en 25 ans -, le pays a renoué avec la croissance en septembre 2017. Toutefois, cette reprise reste encore timide.
Pour booster cette amélioration, le président Muhammadu Buhari a décidé de mettre en place une politique de relance agressive avec un budget record de 8.600 milliards de nairas, soit l’équivalent de 20,8 milliards d’euros.
Cette somme vise «à consolider les réalisations des budgets précédents et à faciliter la reprise économique du Nigeria», a-t-il expliqué devant les parlementaires nigérians.
La priorité sera donnée à des secteurs jugés essentiels comme les infrastructures routières, la santé, le logement et la création d’emploi, qui va absorber 38% du budget.
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Ainsi, le Nigeria devrait réaliser une croissance de 3,5% en 2018 et réduire son niveau d’inflation à 12,5%, contre 15% cette année. Une performance qui consoliderait la seconde puissance économique africaine et première économie de la CEDEAO, qui pèse environ 75% du PIB de cette région.
Pour financer ce budget, le gouvernement nigérian table sur une production pétrolière de 2,3 millions de barils/jour au titre de l’année 2018, contre 2,2 millions cette année, avec un cours à 45 dollars le baril et un taux de change à 305 nairas le dollar. Le cours de l’or noir s'élevant à environ 70 dollars le baril actuellement et vu les projections de la Banque mondiale, cette projection plutôt pessimiste est de bon augure pour le pays.
Rappelons que le Nigeria est fortement dépendant de la production pétrolière, qui représente 70% de ses revenus et 90% de ses recettes d’exportation.