Commerce: l’Union africaine veut alléger les procédures douanières

Les directeurs généraux des douanes de l'Union Africaine mettent l'accent sur la fluidification des échanges.

Les directeurs généraux des douanes de l'Union Africaine mettent l'accent sur la fluidification des échanges. . DR

Le 13/11/2017 à 18h49, mis à jour le 13/11/2017 à 18h51

La dynamisation du commerce intra-africain est au centre de la réunion statutaire des directeurs généraux des douanes de l’Union africaine, du 13 au 17 novembre à Yaoundé.

Malgré 12% des réserves mondiales de pétrole, 42% d’or et 80% de chrome et de platine, le continent peine à faire émerger un commerce intra-africain, qui demeure obstinément faible, selon une étude de la commission de l’Union africaine (UA). La même étude relève que le coût des affaires en Afrique est extrêmement élevé, en raison d’une longue manutention portuaire, de procédures douanières lourdes ou de nombreuses barrières non tarifaires.

Or, «l’Afrique est aujourd’hui en train de réaliser quelque chose d’historique: c’est la finalisation de l’accord sur la zone de libre-échange continentale. Et la douane va être un élément pivot pour faciliter la mise en place de cette zone, mais aussi faciliter le commerce intra-africain par sa modernisation, sa digitalisation, son inter-connectivité et la simplification des procédures de transit et de dédouanement », explique Nadir Merah, directeur chargé du commerce et de l’industrie de l’UA. Il a procédé, ce lundi 13 novembre à Yaoundé, à l’ouverture officielle de la neuvième réunion ordinaire des directeurs généraux (DG) des douanes de l’UA.

Comme chaque année, les directeurs des douanes apprécient les progrès réalisés entre deux réunions et surtout, s'efforcent de donner une nouvelle dynamique à l’effort d’inter-connectivité des institutions douanières du continent. Ceci en vue de faciliter le transit, assurer la sécurité des pays et maîtriser les données statistiques du commerce intra-africain.

Les experts réunis à Yaoundé ont salué certaines avancées sur le continent. Certains pays s'échangent ainsi plus facilement les données et les procédures se sont allégées au passage de certains postes frontaliers. «Le meilleur exemple est la frontière entre la Zambie et le Zimbabwe à Chirundu. À l’époque, un camion de marchandises mettait une semaine, voire plus pour passer la frontière. Aujourd’hui, il met trois heures. C’est cet exemple-là qu’on voudrait généraliser à toute l’Afrique, qui a beaucoup trop de frontières. Si on arrive à harmoniser les systèmes de dédouanement et les procédures de transit, l’intégration sur le continent sera plus visible et porteuse», assure Nadir Merah.

Les assises de Yaoundé ont pour thème la « Contribution des douanes à l’analyse des données sur le commerce international, à la sécurité et à la stimulation du commerce intra-africain ». Les directeurs généraux des douanes entrent en scène jeudi pour deux jours. Leurs conclusions seront présentées à l’UA pour examen et approbation.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 13/11/2017 à 18h49, mis à jour le 13/11/2017 à 18h51