Le Maroc est présent au Salon international de l’artisanat du Cameroun (SIARC), dont la 6e édition se tient du 26 avril au 5 mai à Yaoundé, la capitale. Pour cette édition, le Royaume chérifien a réquisitionné deux stands logés au «pavillon international» où sont concentrés les pays officiellement invités au SIARC.
Si le premier stand n’expose que des chaussures pour hommes, le second, lui, est plus fourni. On y retrouve notamment des vêtements et babouches pour femmes, des huiles essentielles, des bijoux et le bien connu savon noir marocain, un produit 100% naturel fabriqué à partir d’un mélange d’huile et d’olives noires broyées, et utilisé dans la tradition cosmétique orientale. «Nos produits sont vraiment appréciés au Cameroun», affirme Mariem M'bareck, l’une des exposantes.
Mariem est une habituée du SIARC. «C’est ma quatrième participation au salon. C’est toujours un plaisir d’être là, car cet événement nous donne l’occasion de montrer le savoir-faire marocain», précise cette Marocaine, née et installée au Cameroun. Mais cette année, les affaires sont moins bonnes que par le passé. La raison: la délocalisation du site de la manifestation.
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«Le site choisi n’est pas bon. Ils (les organisateurs, NDLR) nous ont amenés très haut, et il n’est pas facile pour les clients de monter pour venir acheter quelque chose. C’est la difficulté qu’on a cette année», se plaint-elle. En effet, le SIARC se tient cette année au Palais des congrès, édifice bâti sur les hauteurs du Mont Nkolnyada, l’une des collines qui surplombent la capitale.
A cette difficulté, il faut ajouter le faible pouvoir d’achat des visiteurs, car «tout le monde se plaint qu’il n’y a pas d’argent. Mais ça va aller», confie Mariem, qui espère néanmoins réaliser de bonnes affaires d’ici la fin du salon. Il faut avouer que les visiteurs ne se bousculent pas devant le stand en cette après-midi du mercredi 2 mai 2018.
Un stand dans lequel on retrouve également Mohamed, artisan marocain venu spécialement de Casablanca pour la circonstance. «C’est moi qui fabrique ces chaussures au marché de la Médina. C’est la première fois que j’en vends au Cameroun», dit-il. Ces souliers sont faits en cuir véritable et vendues au prix de 15.000 francs CFA (250 dirhams). L’artisan marocain a une méthode infaillible pour prouver qu’il s’agit effectivement du «vrai cuir»: un test de feu à l’aide d’un briquet sur un mocassin noir.
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Pas de réaction au contact de la flamme, signe que le test est concluant. «Le cuir ne se brûle pas, contrairement au simili cuir ou le skaï qui fondent au contact du feu. C’est comme ça qu’on reconnait le vrai cuir», explique Mohamed, qui pense déjà à ouvrir une succursale au Cameroun pour y écouler sa marchandise. Comme c’est déjà le cas à Dakar, au Sénégal.
Plateforme de promotion de l’artisanat camerounais, le SIARC permet aux artisans locaux et étrangers d’exposer leur savoir-faire. Le thème retenu cette année est: «L’artisanat africain et le commerce équitable: enjeux et perspectives». Les meilleurs exposants seront primés à l’issue du salon, annonce le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’artisanat, organisateur de cet événement qui réunit près de 1.000 exposants en 2018.