Zimbabwe. Après un taux de chômage de 90%, voici venu le temps des délestages massifs

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Le 13/05/2019 à 14h46, mis à jour le 13/05/2019 à 15h40

La compagnie nationale d'électricité du Zimbabwe a commencé lundi à imposer des coupures tournantes drastiques qui affectent aussi bien logements qu'industries et commerces, dans un pays à l'économie chancelante depuis de longues années.

Après l'Afrique du Sud contrainte de priver d'électricité ses citoyens pendant de longues heures, c'est au tout du Zimbabwe de connaître le même calvaire. L'unique fournisseur d'électricité du pays a annoncé qu'elle ne sera pas en mesure de satisfaire la demande. 

Ces délestages massifs, les plus importants des dernières années, risquent de nourrir la colère de la population, confrontée au chômage de masse (plus de 90%), à l'inflation galopante (66,8% en mars) et, depuis quelques mois, aux pénuries de produits de base comme le pétrole, le sucre ou la farine.

"Les délestages se produiront pendant les pics de consommation du matin et du soir, de 05h00 à 10h00 et de 17h00 à 22h00", a annoncé la compagnie (ZETDC), précisant qu'ils pourraient être prolongés pour éviter une panne généralisée.

La ZETDC a attribué ses mesures au faible niveau des eaux à son barrage de Kariba et à la vétusté de ses équipements.

Ses capacités actuelles lui permettent de produire un maximum de 969 mégawatts (MW) par jour pour une demande en période de pointe évaluée à 2.100 MW.

Le patronat s'est ouvertement inquiété des mesures de rationnement d'électricité imposées par la ZETDC.

"Si nous perdons l'électricité pendant plusieurs heures par jour, nous ne seront plus en mesure de couvrir nos frais généraux", a averti le président de la Confédérations des industries du Zimbabwe, Sifelani Jabangwe.

"Nous implorons les autorités de trouver des sources alternatives d'électricité", a ajouté M. Jabangwe.

Depuis qu'il a succédé à Robert Mugabe fin 2017, le président Emmerson Mnangagwa promet de relancer la machine économique du pays, jusqu'ici sans grand succès.

En janvier dernier, sa décision de multiplier par plus de deux le prix des carburants pour enrayer les pénuries a même causé des émeutes, aussitôt étouffées par une violente répression qui lui a valu les critiques du monde entier.

Cette forte augmentation n'a eu que peu d'effet. Les stations-service du pays restent assiégées par de longues files d'automobilistes en quête de carburant.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 13/05/2019 à 14h46, mis à jour le 13/05/2019 à 15h40