Congo: une ONG doute sur la fiabilité des données sur le nouveau gisement de pétrole

DR

Le 19/08/2019 à 07h49

a branche congolaise de la coalition d’ONG Publiez Ce Que Vous Payez s’est interrogée dimanche sur la fiabilité des données concernant un gisement onshore découvert dans le nord du Congo, qui pourrait quadrupler la production de pétrole du pays.

Dans une note, elle indique avoir “appris avec surprise la découverte d’un gisement pétrolier onshore dans la Cuvette”, une région du nord du Congo, et émet des doutes sur les volumes de production prévus.

Le 10 août à Oyo (nord), fief du président Denis Sassou Nguesso, la Société africaine de recherche pétrolière et distribution (SARPD-Oil) et Petroleum exploration and production Africa (PEPA), deux firmes appartenant à l’homme d’affaire congolais Claude Wilfrid Etoka, très proche du président congolais, avaient annoncé la découverte d’un gisement de 9.392 mètres carrés dans la région de la Cuvette.

Selon les études de prospection, le gisement, dont le permis d’exploration a été délivré en 2006 par l’Etat dont la part sera de 35%, devrait produire plus d’un milliard de mètres cubes d’hydrocarbures dont 359 millions de barils de pétrole ou 983.000 barils par jour.

“Cette annonce paraît pour le moins intrigante”, estime Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP), qui milite pour la transparence dans les industries extractives.

Elle se demande “sur quelle base cette estimation a été faite au niveau actuel de la recherche, alors qu’un seul puits sur les quatre est en phase de perforation”.

Officiellement le Congo produit actuellement 350.000 barils de pétrole par jour. Il est le troisième producteur d’Afrique subsaharienne, loin derrière le Nigeria et l’Angola.

Le gisement est situé près d’une zone abritant des tourbières qui séquestrent du carbone et jouent un rôle important dans la lutte contre le changement climatique.

“Le Congo reste parfaitement attentif et conscient de la nécessité de préserver les tourbières, au regard de leur incidence sur l‘équilibre climatique mondial et la protection de la biodiversité”, a assuré le 15 août le président Sassou Nguesso dans un message radiotélévisé à la nation.

“Tout en reconnaissant la transparence dans les opérations liées à ce projet, PCQVP s’inquiète énormément au sujet de l’opportunité de la mise en œuvre d’un tel projet ayant potentiellement des risques important du point de vue environnemental (…)”, selon la note.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 19/08/2019 à 07h49