La traque aux fonctionnaires fictifs donne ses premiers résultats au Cameroun. Notamment avec l'instauration, depuis peu, des virements individualisés de la solde des agents publics et des pensions. Un procédé qui remplace le Système de gros montant automatisé (SYGMA) utilisé jusqu'ici. La réforme a été implémentée pour le paiement des salaires du mois d'août 2019.
«Au terme de cette première opération, nous avons eu non seulement le retour de virements mais aussi, de fonds à hauteur de 200 millions de francs CFA», indique Moh Sylvestre Tangongho, directeur général du trésor et de la coopération financière au ministère des Finances, lors d'une première évaluation du nouveau procédé. Soit une projection de 2,4 milliards de francs CFA d'économie globale pour le Trésor public en un an.
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Dans le détail, sur 412 401 virements traités lors du mois d'août 2019, 239 comptes ont été rejetés. «Après le paiement des salaires et des pensions le 23 août dernier, nous avons eu 1.524 virements retournés, dont 1.000 décédés et 524 comptes clôtures ou inexploitables», précise le directeur général du trésor.
Ces premiers résultats sont encourageants dans la lutte engagée contre les agents publics fictifs. C'est dans ce cadre que le ministère des Finances a signé, le mois dernier, une convention de procédures avec les établissements bancaires du pays via la plateforme du Système de télécompensation en Afrique centrale (SYSTAC).
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Désormais, les comptes bancaires des bénéficiaires de la solde ou de la pension auprès des institutions ginancières sont directement approvisionnés. Exit le SYGMA, où les virements étaient effectués en un montant unique à destination de chacune des banques domiciliataires des RIB des bénéficiaires.
Ce virement unique étant accompagné d’une clé de répartition transmise aux banques, auxquelles il revenait ainsi de répartir le «gros montant» suivant la clé de répartition entre leurs clients agents publics et les établissements de microfinance domiciliataires de la solde et des pensions. Un procédé qui avait le défaut de ne pas permettre une bonne traçabilité des paiements.
Précédemment, pour le compte de la loi de finances 2018, le président de la République, Paul Biya, avait instruit une opération de comptage physique des agents publics.