Lors de son séjour au Cameroun la semaine dernière, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a effectué un court séjour à Maroua, dans la région septentrionale de l'Extrême-Nord, confrontée aux incursions de Boko Haram depuis plusieurs années.
Occasion pour le chef de la diplomatie française de rendre hommage à l'action des intervenants locaux dans la lutte contre le groupe terroriste. «Je considérais que je ne pouvais pas venir au Cameroun sans venir à Maroua. Je considérais cela parce que je voulais saluer les efforts déterminés que vous menez depuis cinq ans pour combattre Boko Haram. Et je voulais venir exprimer ici ma solidarité à l'égard de la population de l'Extrême-Nord», a déclaré Jean-Yves Le Drian.
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«Le Cameroun a été l'un des tous premiers pays à répondre aux encouragements de la France à s'unir pour combattre le groupe terroriste de Boko Haram. Au regard de la gravité de la menace, vous avez établi une nouvelle région militaire, vous avez mis en œuvre les forces du Bataillon d'intervention rapide (BIR, unité d’élite de l’armée camerounaise, Ndlr), vous avez participé à la force multinationale mixte qui s'est mise en place à N'Djamena aux côtés du Nigeria, du Tchad et du Niger, et vous avez fait en sorte d'agir ensemble pour opposer un front uni à ce groupe terroriste», ajoute le diplomate français. Pour lui, ces actions ont permis que Boko Haram sorte du territoire camerounais.
«La France a toujours été très fière de vous apporter son soutien dans ce combat et nous continuerons à vous apporter notre soutien», indique-t-il. Si Boko Haram est aujourd'hui considérablement affaibli, il n'est pas totalement vaincu.
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Le groupe terroriste continue à s'illustrer par des incursions meurtrières sporadiques. Pour aider la région la plus peuplée du pays, fortement touchée au plan économique du fait de Boko Haram à se relever, Le Drian a annoncé un don de la France.
«Nous souhaitons vous aider à poursuivre le développement de votre région, parce que nous avons la conviction que votre région a un grand potentiel agricole, touristique, commercial (…) Nous voulons, dans le cadre du programme dit C2D, faire en sorte que la capitale régionale qu'est Maroua bénéficie d'un financement français de 30 milliards de francs CFA (45 millions d'euros)», déclare le ministre français.
Une mobilisation financière qui sera utilisée «dans les domaines de la vie quotidienne, de la formation, du développement, pour la formation professionnelle en particulier, mais aussi pour la santé (...) aider l'agriculture à faire en sorte que les ressources agropastorales soient utilisées et mobilisées le mieux possible».