En dépit des polémiques sur le barrage et l’absence d’accords sur la gestion de celui-ci, l’Ethiopie, qui avait entrepris secrètement le remplissage du géant réservoir de 74 milliards de mètres cubes du barrage de la Renaissance, tirant profit de la grande saison des pluies pour retenir une grande quantité d’eau en quelques mois, sans que cela n’impacte les pays en aval, soit le Soudan et l’Egypte, envisage désormais d’entamer la production d’électricité en 2021, selon la président d'Ethiopie Mme Sahle-Work Zewde.
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En effet, les autorités éthiopiennes ont bien profité des fortes pluies enregistrées cette année au niveau de la région et ont annoncé avoir atteint le niveau de remplissage du réservoir prévu pour la première année d’opération. Un niveau de remplissage qui permet à l’Ethiopie de tester les deux premières turbines du barrage afin de produire de l’électricité en 2021.
Soulignons qu’une fois que le réservoir sera plein, l’Ethiopie disposera du plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique avec une capacité de production installée de 6.450 MW.
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Il s’agit d’un barrage vital pour la production d’énergie du pays, sachant que plus de la moitié des 110 millions d’Ethiopiens n’ont pas accès à l’électricité. Une partie de la production sera exportée vers les pays voisins (Soudan, Soudan du Sud, Kenya, Erythrée, Ouganda, etc.) et pourra générer jusqu’à 700 millions d’euros de revenus d’exportation par an. De quoi amortir rapidement le coût colossal de plus de 4,5 milliards de dollars du barrage.
En attendant le démarrage de la production d’électricité, les tensions demeurent persistantes entre les trois protagonistes -Ethiopie, Soudan et Egypte- sur le partage des eaux du Nil consécutif à la mise en service du plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique.