Afrique du Sud: le ministre des Finances prédit une reprise difficile

Johannesburg, capitale économique de l'Afrique du Sud.

Johannesburg, capitale économique de l'Afrique du Sud.. DR

Le 24/02/2022 à 07h44, mis à jour le 24/02/2022 à 07h49

La reprise économique dans une Afrique du Sud durement frappée par le Covid, des émeutes meurtrières en 2021, et aux prises avec une corruption endémique, sera difficile, a mis en garde mercredi le ministre des Finances.

Enoch Godongwana présentait devant le Parlement au Cap le budget 2022, alors que le gouvernement table sur une croissance du PIB de 2,1% cette année devant ralentir à 1,8% en moyenne pour la période 2023-2025.

Selon le Fonds monétaire international (FMI), l'économie de la première puissance industrielle africaine a accusé un fort recul avec la crise du Covid. Si le PIB a nettement rebondi en 2021, il n'a pas retrouvé son niveau d'avant la pandémie et les restrictions sanitaires ont mis tous les secteurs en difficulté et aggravé un chômage aujourd'hui record à 35%, 65% chez les jeunes.

Le Covid a également accru les difficultés des plus pauvres, la moitié des quelque 60 millions de Sud-Africains vivant désormais des aides de l'Etat. L'Afrique du Sud est officiellement le pays du continent le plus touché par le virus avec plus de 3,6 millions de cas et près de 99.000 décès.

«La reprise a été inégale et l'économie reste à risque», a averti Godongwana. Le budget 2022 vise à retrouver «un équilibre critique entre sauver des vies et protéger les moyens de subsistance tout en soutenant la croissance», a-t-il expliqué. Il prévoit notamment d'allouer 76 millions de rands (4,5 millions d'euros) à la création d'emplois.

Le pillage des caisses de l'Etat sous la présidence de l'ex-président Jacob Zuma (2009-2018) a également contribué à dégrader durablement l'économie. La récente publication d'une partie des conclusions de quatre années d'enquête a mis au jour des preuves accablantes de la corruption d'Etat.

«La corruption est un fléau majeur (...) qui nous a rendus plus vulnérables sur le plan fiscal et a gravement affaibli les capacités de l'État», a affirmé le ministre des Finances.

L'incarcération de Zuma en juillet 2021 pour outrage à la justice a provoqué des émeutes et des pillages, les pires violences dans le pays depuis la fin de l'apartheid. Elles ont fait plus de 350 morts et coûté plus de trois milliards d'euros à l'Etat.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 24/02/2022 à 07h44, mis à jour le 24/02/2022 à 07h49