«Eskom devrait abandonner son modèle commercial obsolète, réduire son hégémonie sur le secteur et rivaliser sur un pied d'égalité avec les acteurs privés, y compris les producteurs d'énergie renouvelable», a déclaré le FMI dans un communiqué.
L'institution financière a ajouté que la compagnie est également appelée à prendre des mesures urgentes, notamment en améliorant les processus d'approvisionnement pour réduire les coûts, en assurant un recouvrement plus rapide des arriérés des municipalités et en parachevant la rationalisation de sa masse salariale.
Malgré l'amélioration des performances financières d'Eskom au premier semestre 2021, tirée par l'augmentation des tarifs et la reprise de la demande, la compagnie n'a pas cessé de recourir à l'appui budgétaire de l’État afin d’assurer le service de sa dette, a signalé le FMI.
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Jeudi dernier, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé dans son discours sur l’état de la Nation des modifications de la loi sur la réglementation de l'électricité, qui, selon lui, réduiront la dépendance vis-à-vis d’Eskom et contribueront à pallier les problèmes énergétiques du pays.
L’Afrique du Sud vit depuis plus d’une décennie au rythme de délestages électriques récurrents, un problème qui constitue une menace à la croissance et à la paix sociale dans ce pays d’Afrique australe, pourtant considéré comme l’un des plus industrialisés du continent.
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Le cabinet d'audit international PwC a souligné, dans un récent rapport, que les délestages devraient réduire le produit intérieur brut (PIB) de l'Afrique du Sud de 3 points de pourcentage alors que les pertes d'emplois ont atteint 350.000 en 2021.
Par ailleurs, la compagnie publique d’électricité, qui produit plus de 90% des besoins énergétiques de l’Afrique du Sud, est aux prises avec une dette de plus de 26 milliards de dollars. Elle a vu sa crise s’aggraver davantage au cours de l'année dernière en s’enlisant dans l’une de ses pires performances avec plus de 650 heures de délestages.