Le talk show animé par Ibrahim Eissa, sur la chaîne de télévision privée "Al Qahera Wel Nas" a définitivement pris fin, d’après les annonces faites par Eissa et la chaîne. Dans un communiqué, Al Qahera Wel Nas a affirmé que Eissa a renoncé à son émission "Avec Ibrahim Eissa" pour alléger sa charge de travail et avoir le temps de se consacrer à des projets d’écriture dans les périodes à venir". Cependant, le communiqué d’Eissa également rendu public hier dimanche 1er janvier, ne précise pas s’il a décidé lui-même de mettre fin à son émission ou si c’est la chaîne qui en a pris l’initiative.
Eissa qui est connu pour être très critique envers le gouvernement d’Al Sissi a néanmoins dit que le succès retentissant de son émission "l’a exposé aux pressions". "J’accepte que ce soit le moment approprié pour arrêter l’émission".
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Beaucoup estiment que l’arrêt de son émission était prévisible, à cause beaucoup de pressions subies notamment par la chaîne. En effet, Al Qahera qui diffusait son talk-show était l’organisatrice de "Le Marché" une grande foire de vente de meubles. Mais, mi-décembre, les autorités ont décidé que l’édition 2016 n’aurait pas lieu. Ensuite, le Parlement égyptien a appelé à ce que la justice poursuive Eissa pour ses déclarations concernant la cession de deux îles égyptiennes à l’Arabie Saoudite. Le chroniqueur a commencé à être extrêmement critique contre le royaume wahhabite.
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Eissa qui s’est toujours montré virulent contre Hosni Mubarak est actuellement le rédacteur en chef du Journal Al Maqal. En mi-2014, avant son élection, Abdelfettah Al-Sissi, a été reçu par Ibrahim Eissa et Lamis Al Hadidi, dans sa toute première interview télévisée.
En réalité, le chroniqueur n’est jamais avec le pouvoir. Après Mubarak, il s’est montré virulent contre les Frères musulmans, ce qui fait qu’il a accueilli le général Al-Sissi, les bras ouverts. Mais, cela n’a pas duré longtemps. Ses chroniques au vitriol contre l’homme fort du Caire sont très suivies et dérangent le régime.
La figure médiatique a occupé dans le passé des postes dans la presse, notamment celui de rédacteur en chef du journal El-Tahrir, duquel il a démissionné en 2015. Il est également l'auteur de plusieurs ouvrages.