Cameroun. Crise anglophone: les médias rappelés à l’ordre

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Le 20/05/2018 à 17h22, mis à jour le 20/05/2018 à 17h23

Le Conseil national de la communication (CNC) invite les journalistes et les organes de presse à davantage de responsabilité dans le traitement de l’actualité liée aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à des tensions depuis octobre 2016.

Le Conseil national de la communication (CNC), instance chargée de la régulation des médias au Cameroun a vertement interpellé les médias camerounais au sujet du traitement de l’actualité liée à la crise sociopolitique dans les régions anglophones du pays.

«Le président du CNC constate avec regret que, dans leurs productions médiatiques, notamment sur la crise en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, certains professionnels des médias, en violation des règles éthiques et déontologiques de la communication sociale, ont choisi, souvent par la publication d’informations sans fondement et sans vérification, d’inciter l’opinion à la violence et à la haine», indique Peter Essoka, président du CNC dans un communiqué publié ce 17 mai 2018.

«De telles pratiques non professionnelles exacerbent les tensions déjà existantes sur nos chères valeurs nationales d’unité, d’intégration et de paix sociale en mettant ainsi en péril notre poursuite collective des nobles idéaux du pluralisme, de démocratie, du multiculturalisme et du vivre-ensemble», poursuit le régulateur. Le CNC a notamment pour rôle de veiller au respect des règles éthiques dans la profession de journaliste au Cameroun, mais il est généralement regardé avec défiance par les acteurs pour lesquels il est davantage un organe répressif au service du pouvoir en place.

Aussi, dans un contexte où les autorités locales prônent l’unité, à la veille de la célébration de la 46e édition de la fête nationale sur le thème du vivre-ensemble, le CNC exhorte-t-il les organes de presse et les journalistes à faire preuve de plus de responsabilité dans l’exercice de leur profession. Il leur demande par ailleurs de conformer leurs productions médiatiques à la réglementation en vigueur en matière de communication sociale.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 20/05/2018 à 17h22, mis à jour le 20/05/2018 à 17h23